Des lycéens continuent de dénoncer les radiations de leurs enseignants et réclament leur réhabilitation dans leurs postes. Hier mardi, ce sont les élèves d'un lycée du Millenium, situé dans la banlieue Est d'Oran, qui, tout en brandissant des banderoles exigeant le retour de leurs enseignants affiliés au Cnapeste, sont sortis pour une marche qui les a menés jusqu'au quartier de Seddikia. Plus tard, dans la matinée, d'autres lycéens ont improvisé une marche rue Larbi-Ben-M'hidi, au centre-ville, perturbant la circulation automobile par endroits, avant de se retrouver en grand nombre devant le siège de la wilaya où ils ont tenu un sit-in pour exiger le retour des enseignants radiés et exprimer leur refus de leur remplacement par des suppléants qui, ont-ils craint, n'étaient peut-être pas qualifiés pour assurer les cours aux classes d'examen du baccalauréat. Depuis l'annonce de la radiation des enseignants grévistes du Cnapeste, de nombreux lycéens sont sortis pour dénoncer cette "mesure extrême" prise par le département de Benghabrit. Si les responsables du syndicat autonome affirment ignorer précisément le nombre d'enseignants touchés par le licenciement, la Direction de l'éducation affirme, elle, que près de 300 membres du Cnapeste ont été licenciés. Ceux-ci pourront, cependant, introduire un recours dans un délai de deux mois, a encore précisé la direction qui a indiqué, par ailleurs, que l'opération de remplacement des enseignants sanctionnés avait déjà été lancée. Un programme de rattrapage est même prévu durant les vacances de printemps pour permettre aux élèves qui le souhaitent, de récupérer quelques cours. Il s'agit surtout de cours de soutien dans des établissements scolaires qui resteront ouverts les mardis et samedis soir. De son côté, le Cnapeste d'Oran a dit attendre les décisions du Conseil national — en réunion depuis lundi — pour envisager les mesures à prendre dans ce bras de fer qui tient toute la famille de l'éducation en haleine. Depuis fin janvier, des dizaines d'enseignants du Cnapeste observent une grève pour demander la satisfaction de revendications qui, disent-ils, visent à améliorer leurs conditions socioprofessionnelles et, par-delà, la qualité de l'enseignement prodigué aux élèves. "Nous exerçons un droit légitime et, en aucun cas, nous ne tenons les élèves en otage", ont déclaré les responsables du bureau de wilaya en interpellant la ministre de l'Education sur la légitimité de leur grève. S. Ould Ali