L'entrée en exploitation du nouveau train acquis par la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), "le Coradia", devait être effective à compter d'aujourd'hui, sur la ligne Alger-Oran, comme annoncé depuis janvier dernier. L'acquisition en tout de 17 trains rapides de type Coradia auprès du constructeur français Alstom, pour un marché évalué à quelque 200 millions d'euros, devrait permettre à la société nationale de passer le cap de la modernisation de ses équipements et assurer une offre de service aux clients, d'un niveau appréciable. Et pour cause, les caractéristiques du Coradia, permettant d'atteindre les 160 km/h, devrait permettre de relier Alger-Oran en quelque 3 heures au lieu des 5 habituelles. La performance aurait pu être plus effective avec un renouvellement des rails, mais ce n'est pas encore le cas sur le réseau ferroviaire de la SNTF. En attendant, les pessagers, moyennant 2 000 DA en première classe, profiteront des 16 voitures de ce train polyvalent en modes diesel et électrique, avec l'accès au wifi, un service de restauration, etc. Pour la SNTF, l'enjeu, certes, est de se moderniser, mais il est également économique pour relancer la société et se positionner comme mode de transport sûr et à privilégier. Et c'est pour cela qu'elle doit réagir face à un épineux problème, celui des actes de malveillance dans les rames, la dégradation des équipements sur les voies et les jets de pierres qui occasionnent des frais. Dans ce dernier cas, on sait que chaque vitre brisée par un jet de pierre coûte un million de dinars. Le coût humain est à signaler aussi, puisque agents et passagers sont blessés, ils étaient dans ce cas 59 entre 2016 et 2017. Le phénomène de jets de pierres est mesuré par la SNTF qui, dans ses statistiques, a enregistré, en 2016, 239 cas dans les régions d'Alger, de Constantine, d'Annaba et d'Oran, avec la palme pour Alger qui totalise, à elle seule, 123 incidents de ce genre. L'année 2017 a connu une légère baisse avec 180 incidents de jets de pierres qui ont été signalés. Le record a été atteint en 2015 avec 244 cas. L'autre conséquence de la mise en service des "Coradia" touche à la sécurité des trains et des passagers avant tout. En effet, la SNTF n'a pas échappé au phénomène mondial avec la réduction et la fermeture des passages à niveau gardés, qui ne sont plus que 225 sur le réseau ferroviaire et 65 non gardés. La logique de réduction des coûts d'exploitation s'est malheureusement traduite par des victimes humaines. De 2016 à 2017, on a déploré la mort respectivement de 20 personnes aux passages à niveau non gardés. Le total des accidents entre 2016-2017, au niveau des passages à niveau non gardés, a atteint le chiffre de 116, contre 11 cas au niveau des passages gardés. D. LOUKIL