"Il y a des personnes qui, à longueur de semaine, font des déclarations au nom de syndicats et d'organisations auxquels elles n'appartiennent pas", se plaint une source du ministère du Travail. Le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a dit, hier, vouloir alerter l'opinion publique et les employeurs contre des groupes se présentant comme des organisations syndicales, mais qui, en réalité, sont "en infraction avec la législation du travail et ne représentent aucune catégorie socioprofessionnelle". Une fois n'est pas coutume, le ministère n'y va pas par trente-six chemins pour rendre publique la liste des syndicats reconnus officiellement. "La pseudo-Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (Cgata) ainsi que les groupements de personnes utilisant la dénomination syndicale de l'ex-Snategs, qui a, en toute indépendance, déclaré sa dissolution conformément à son statut, sont en infraction avec la législation du travail et ne représentent aucune catégorie socioprofessionnelle aussi bien dans le secteur de la Fonction publique que dans le secteur économique public et privé", a indiqué le ministère du Travail, dans un communiqué. Le ministère a constaté qu'à travers des déclarations rapportées par certains organes de presse et via les réseaux sociaux, "des gens ou des corporations de personnes tentent d'organiser des réunions ou accordent des interviews à des quotidiens de presse en se présentant comme les responsables de pseudo-organisations syndicales qui n'ont aucune constitution légale et vont même jusqu'à diffuser des tracts sur des lieux de travail et sur la voie publique". Selon le département de Mourad Zemali, 66 organisations syndicales de travailleurs ont été enregistrées à la fin février 2018 par ses services. Selon des sources qui ont requis l'anonymat, l'objet de ce communiqué porte sur le fait qu'"il y a des personnes qui, à longueur de semaine, font des déclarations au nom de syndicats et d'organisations auxquels elles n'appartiennent pas", en citant, notamment, le nom de Rachid Malaoui qui, selon notre source, parle au nom du Snapap "alors qu'il y a une décision de justice en faveur de Belkacem Felfoul qui est déclaré légalement élu par la justice, mais aussi celui de Raouf Mellal qui parle au nom du Snategs, alors qu'il s'est officiellement auto-dissous". "Parfois, ces personnes se déplacent même à l'étranger et au BIT et, d'autres fois, il y a des médias qui les invitent sur les plateaux où elles parlent au nom de ces syndicats et de ces organisations. Ces personnes vont dans des administrations où elles organisent des assemblées générales alors qu'elles n'ont pas le droit de le faire", précise-t-on encore. Cette situation serait même à l'origine de l'annulation de la visite de la délégation du BIT en Algérie puisque, estime-t-on, "rencontrer deux personnes qui ne représentent aucun syndicat relève de l'atteinte à la souveraineté nationale". A. R. [email protected]