Le Syndicat national autonome des travailleurs de l'électricité et du gaz (Snateg)n'a pas été dissous par le ministère du Travail. Représentant l'Algérie à la 106e session de la Conférence internationale du travail (CIT) ouverte à Genève (Suisse), le secrétaire général du ministère du Travail ne donne pas crédit au document qui a circulé il y a quelques jours sur le retrait de l'enregistrement du syndicat du groupe public. «Le secrétaire général a nié aujourd'hui (hier, ndlr) la dissolution de notre syndicat. Il déclaré que le Snateg exerce son travail en toute liberté. Mais qu'il y a des réserves sur ma personne comme président», signale Mellal Raouf, contacté par El Watan. Mellal dénonce la «grave erreur» commise par le secrétaire général en confirmant l'ingérence du ministère dans les affaires intérieure en totale contradiction avec la loi 90-14 relative aux modalités d'exercice de l'activité syndicale, notamment son article 51. Le syndicaliste annonce à cet effet le dépôt d'une plainte contre le ministère du Travail «pour ingérence dans les affaires intérieures du syndicat et tentative de création d'une organisation parallèle, comme le Snapap auparavant». L'Algérie a fait partie des 24 pays soumis à l'étude durant la 106e session de la CIT ouverte à Genève (Suisse), «du fait de la persistance des autorités à formuler des lois non conformes aux conventions ratifiées par notre pays et, encore plus grave, à avoir une pratique qui ne respecte même pas les lois et la réglementation algériennes», a précisé un communiqué rendu public par la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA). Selon Nassira Ghozlane, membre de la CGATA, c'est la commission des normes internationales de l'Organisation internationale du travail (OIT) qui a établi la liste des pays qui violent les conventions ratifiées à partir de plaintes déposées par des syndicats auprès du Bureau international du travail (BIT).
Sit-in à Genève La CGATA a dénoncé, par la voix de son président, Rachid Malaoui, la «répression sous toutes ses formes» : licenciements, suspension, violence policière en dehors de toute décision judiciaire qui ont touché particulièrement les adhérents au Snapap et au Snateg dernièrement. Au ministère, on met en avant les acquis de l'Algérie. M. Malaoui a estimé que le ministère «a franchi un pas dangereux en décidant de manière totalement illégale le retrait de l'enregistrement au Snateg». Regrettant que des parties prêtent le flanc aux critiques qui ciblent l'Algérie, un cadre du ministère qui a requis l'anonymat se réjouit que «toutes les instances internationales (BIT, OAT, etc.) saluent constamment les efforts de l'Algérie dans le respect des libertés syndicales». Le cadre affirme que le ministère, tout en ne «s'immisçant pas dans le travail de la justice» qui a condamné des syndicalistes, «tient son rôle pédagogique pour favoriser le dialogue avec les syndicats». La CGATA, représentée par six membres à la session de la CIT, a participé vendredi dernier à une marche à vélo organisée par l'Internationale des services publics (ISP), dirigée vers les ambassades des pays qui ne respectent pas le libre exercice du droit syndical, dont celui de l'Algérie. Mardi, un rassemblement en soutien au Snateg s'est tenu à la place des Nations à Genève pour exiger, entre autres, la réintégration des syndicalistes licenciés, le rétablissement de l'enregistrement du Syndicat autonome de Sonelgaz et l'implication de l'OIT. Aujourd'hui, les réponses du gouvernement algérien et les résolutions du comité des experts du BIT seront rendues publiques.