Les mesures annoncées mercredi dernier sur la levée ou le gel des importations de certains produits interviennent suite à l'examen des requêtes présentées par des industriels lors des réunions avec la commission de sauvegarde de la production nationale. C'est l'explication avancée par le chef de cabinet du ministère du Commerce, Lyes Ferroukhi, dans un entretien à l'APS. La commission de sauvegarde de la production nationale a tenu, depuis le début de l'année 2018, quatre réunions avec des filières industrielles, a indiqué M. Ferroukhi. Ces réunions, a-t-il ajouté, "ont non seulement permis de prendre des décisions immédiates par le ministère du Commerce à travers ces nouvelles mesures mais aussi d'amener ces entreprises à s'organiser volontairement sous forme d'associations ou de groupements industriels pour mieux défendre leur production". Cette commission, a expliqué M. Ferroukhi, reçoit des requêtes soit pour élargir la liste des produits aux mesures de sauvegarde (suspension ou relèvement des droits de douanes ou soumission à la taxe intérieure de consommation), soit pour la levée de l'interdiction à l'importation de certaines marchandises ou matières premières non produites localement ou insuffisamment produites en quantité, ou fabriquées avec une qualité qui ne répond pas aux besoins des industriels. Suite à ces quatre réunions, des décisions avaient été prises immédiatement après consultation du Premier ministère, a-t-il affirmé. Le chef de cabinet du ministère du Commerce a relevé, par ailleurs, que lors de ces réunions de filières avec la commission de sauvegarde, il a été constaté l'existence de produits fabriqués par des entreprises locales mais qui n'ont pas été suspendus à l'importation. "Nous allons y remédier à la fin mars en cours au moment de la réactualisation du décret exécutif portant désignation des marchandises soumises au régime des restrictions à l'importation, c'est-à-dire après le premier trimestre de sa mise en œuvre", a-t-il annoncé. En attendant et après consultation du Premier ministère, il a été décidé le gel de la domiciliation bancaire des biscuits et produits similaires. "Ces produits, largement fabriqués en Algérie, qui sont de très bonne qualité et à des prix abordables par rapport à ceux importés, n'avaient pas été suspendus à l'importation par le décret de janvier 2018", souligne le représentant du ministère du Commerce, évoquant une économie de devises, d'une dizaine de millions de dollars. "Le montant n'est pas important mais c'est le geste qui compte. Importer des biscottes et du pain grillé est vraiment aberrant", a-t-il estimé. M. R.