Ce sont en tout huit sessions de consultations qui avaient été, depuis lors, tenues alternativement à Bruxelles et Alger, par les experts des deux parties. Le nouveau calendrier prévoit un report jusqu'en 2020 de la levée des barrières tarifaires pour une large gamme de produits industriels importés par notre pays. C'est ce qu'avait défendu l'Algérie lors de ses différentes rencontres avec ses partenaires de l'Union européenne. L'accord prévoit, également, dans son volet agricole, un réaménagement de certains contingents préférentiels de l'Union européenne pour les produits agricoles, et produits agricoles transformés. 36 contingents à l'importation bénéficiant de franchise de douanes seront ainsi désormais supprimés ou réaménagés. Ces nouvelles dispositions entreront en vigueur à partir du 1er septembre 2012. Pour rappel, l'Algérie avait introduit en 2010, conformément aux dispositions de l'accord d'association Algérie-UE, une requête auprès de la Commission européenne pour demander « une révision du calendrier de démantèlement tarifaire en vue d'assurer une meilleure protection à certaines filières industrielles nationales en développement et permettre à nos entreprises de mieux se préparer à l'avènement de la zone de libre échange avec l'Union européenne ». L'Algérie avait demandé de décaler de trois années le calendrier de démantèlement tarifaire des produits importés de l'Europe. L'accord prévoyait à l'origine le démantèlement graduel de deux listes de produits européens à l'importation en Algérie, l'une démantelée en 2012 et l'autre en 2017. L'accord d'association, entré en vigueur en 2005, signé en 2002, comporte des mesures de sauvegarde accordant aux deux parties « la possibilité de geler de trois années l'application de ce démantèlement si les échanges commerciaux sont déséquilibrés et profitent seulement à une seule partie ». L'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne entamera sa 8e année, le 1er septembre prochain. Il s'est caractérisé par un déséquilibre sur toute la période de sa mise en œuvre puisqu'il a permis surtout de gonfler les importations de l'Algérie en provenance des pays de l'UE. Selon les données du ministère du Commerce, publiées récemment, leur montant est passé « de 8,2 milliards de dollars en 2002, à 24,21 milliards de dollars en 2011, soit une augmentation de prés de 200% ». Des estimations officielles avancent des chiffres inquiétants en ce sens que si l'accord était maintenu tel quel, c'est-à-dire sans ce réaménagement, il aurait été source « d'un manque à gagner de l'ordre de 8,5 milliards de dollars de recettes au détriment du Trésor public algérien ». Le gel du démantèlement tarifaire a permis à l'Algérie, depuis 2010, de réaliser déjà « un gain de 152 millions de dollars en droits de douanes ».