Le ministère du Commerce a effectué ces derniers jours des réajustements dans la liste de produits interdits à l'importation, au nombre initial de 851, en ajoutant d'autres produits à cette liste, mais également en retirant d'autres produits, intrants et matières premières importantes pour la production nationale. C'est ce qu'a expliqué hier samedi le chef de cabinet du ministre du Commerce, Lyès Ferroukhi, qui a indiqué que ces mesures interviennent après l'examen des requêtes présentées par des industriels lors des réunions avec la Commission de sauvegarde de la production nationale. Il a souligné, dans des déclarations à l'agence APS, que c'est sur la base des requêtes d'entreprises industrielles, qui avaient appelé 'pour la levée ou la suspension de l'importation'' de certains produits et matières premières, que la Commission de sauvegarde de la production nationale a tenu quatre séances depuis le début de l'année 2018 avec les représentants de ces filières industrielles. Des décisions immédiates ont été prises par le ministère à la suite de ces réunions, selon M. Ferroukhi, qui a indiqué que ces réunions ont également permis d'amener ces entreprises à s'organiser sous forme d'associations ou de groupements industriels 'pour mieux défendre leur production''. Le représentant du ministre du Commerce a en outre relevé que cette Commission reçoit des requêtes de milieux industriels autant pour élargir la liste des produits aux mesures de sauvegarde (suspension ou relèvement des droits de douane ou soumission à la Taxe intérieure de consommation), que pour la levée de l'interdiction à l'importation de certaines marchandises ou matières premières non produites localement, ou insuffisamment produites en quantité ou fabriquées avec une qualité qui ne répond pas aux besoins des industriels. A la suite des quatre réunions de la Commission de sauvegarde de la production nationale, a-t-il ajouté, des décisions avaient été prises immédiatement après consultation du Premier ministère, et qui ont permis de lever certaines restrictions à l'importation pour des produits et intrants classés dans cinq sous-positions tarifaires (plaques, feuilles, bandes, rubans, pellicules et autres formes plates, auto-adhésifs, en matière plastique, sacs d'emballage pour produits alimentaires en polymères de l'éthylène, à l'exclusion des sacs aseptiques pour l'emballage des produits alimentaires, sachets...). L'introduction de ces produits dans la liste initiale des produits suspendus à l'importation s'expliquait, selon M. Ferroukhi, par le fait qu'ils relèvent d'une sous-position tarifaire, qui rassemble à la fois des produits existant suffisamment sur le marché national avec ceux qui ne sont pas fabriqués localement ou insuffisamment produits. Mais, 'il est arrivé que la mesure de suspension a touché tous les produits relevant d'une même sous-position tarifaire alors que cette interdiction à l'importation en ciblait un seul produit, et ce, du fait que le tarif douanier n'a que dix (10) chiffres et qui est donc incapable de contenir les détails des sous-produits'', explique-t-il encore. Par contre, la même Commission de sauvegarde de la production nationale a constaté, lors de ces réunions avec des industriels, l'existence de produits fabriqués par des entreprises locales mais qui n'ont pas été suspendus à l'importation. «Nous allons y remédier à la fin mars en cours au moment de la réactualisation du décret exécutif portant désignation des marchandises soumises au régime des restrictions à l'importation, c'est-à-dire trois mois après sa mise en œuvre». En attendant et après consultation du Premier ministère également, il a été décidé, selon M. Ferroukhi, «du gel de la domiciliation bancaire des biscuits et produits similaires (produits de la boulangerie, de la pâtisserie ou de la biscuiterie, pain croustillant dit knackebrot', pain d'épices, biscuits additionnés d'édulcorants, gaufres et gaufrettes, biscottes, pain grillé...)». «Ces produits sont fabriqués largement en Algérie, et qui sont de très bonne qualité et à des prix abordables par rapport à ceux importés, mais qui n'avaient pas été suspendus à l'importation par le décret de janvier 2018. Nous avons aussi remarqué que ce sont des produits superflus, comme le pain grillé et les biscottes que nous pouvons facilement faire chez nous, mais qui continuaient d'être importés», déplore M. Ferroukhi. La valeur à l'importation de ces produits est de 10 millions de dollars environ, mais, estime-t-il, «le montant n'est pas important mais c'est le geste qui compte. Importer des biscottes et du pain grillé est vraiment aberrant». M. Ferroukhi a souligné par ailleurs que ces réunions entre les industriels et membres de la Commission de sauvegarde de l'économie nationale ont ''encouragé les producteurs à s'organiser en groupements afin de mieux défendre leur activité et faire face à la concurrence''. Il a également relevé que la même Commission n'a pas programmé d'autres réunions, le nombre de requêtes actuelles étant insuffisant pour l'organisation d'autres rencontres avec d'autres filières. Mais, 'à chaque fois qu'il y a un nombre suffisant de requêtes, nous nous réunirons avec la filière concernée en invitant l'ensemble des intervenants concernés'', précise-t-il, avant d'affirmer que 'le ministère du Commerce, en tant qu'observateur, essaiera à chaque fois de mettre en œuvre la solution qui se dégagera des discussions». Le ministère du Commerce avait annoncé mercredi de nouvelles mesures d'encadrement des opérations d'importation, notamment l'élargissement de la liste des marchandises soumises à la Taxe intérieure de consommation (TIC) au taux de 30% pour 10 familles de produits finis, et qui concerne notamment le saumon, les épices, les sucreries, les modems et décodeurs numériques ou encore les micro-ordinateurs. Il y a également le relèvement des droits de douane pour 32 familles de produits finis (fours pour cuisson, appareils pour filtration des eaux, consommables informatiques, micro-ordinateurs portatifs et tablettes, confiture, articles de robinetterie ou encore les téléphones cellulaires). En outre, le ministère du Commerce a annoncé la suspension provisoire à l'importation de 45 familles de produits finis, dont le fromage, yaourts et produits lactés, les téléphones mobiles ou encore les articles électroménagers. Dans le même temps, et 'les sacs d'emballage pour produits alimentaires ainsi que les plaques, feuilles, bandes, rubans, pellicules et autres formes plates, auto-adhésifs ont été exclus du régime des restrictions à l'importation'' ont été retirés des produits interdits à l'importation, alors que la domiciliation bancaire des produits finis de type biscuit a été gelée depuis le jeudi 1er mars. Il s'agit notamment des biscottes, gaufres et gaufrettes, du pain d'épice, des gâteaux traditionnels ou encore des meringues.