Cette nouvelle édition, qui durera jusqu'au 8 mars, a été intitulée "Vision maghrébine". Et pour cause : la Tunisie, le Maroc, la Libye et l'Egypte sont les invités d'honneur de ce festival auquel participe aussi la Belgique et une douzaine d'universités algériennes. Le coup d'envoi de la 5e édition du Festival national du théâtre universitaire féminin a été donné hier à l'auditorium Saad-Djafri du campus de Targa Ouzemour de Béjaïa. Auparavant, les organisateurs, le comité de l'université de Béjaïa de l'association nationale de jeunes Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), en collaboration avec l'université Abderrahmane-Mira, la direction des œuvres universitaires et le Théâtre régional et leurs invités, ont observé une minute de silence à la place de la Liberté d'expression Saïd-Mekbel et rendu hommage à la militante Nabila Djahnine, et à travers elle à toutes les victimes du terrorisme. Cette nouvelle édition, qui durera jusqu'au 8 mars, a été intitulée "Vision maghrébine". Et pour cause : la Tunisie, le Maroc, la Libye et l'Egypte sont les invités d'honneur de ce festival auquel participe aussi la Belgique et une douzaine d'universités algériennes. Pour les organisateurs, le rendez-vous sera marqué par un hommage à Nabila Djahnine et à travers elle à toutes les femmes militantes. Il a pour objectifs de faire un diagnostic réaliste sur la position sociale, économique, culturelle et politique des femmes au niveau des ateliers qui y sont prévus ; donner aux femmes l'occasion de s'exprimer ; encourager notamment les étudiantes à dépasser certains tabous de la société, qui ont la peau dure ; découvrir les jeunes talents en créant un champ de divertissement, d'art, de connaissance et un moment d'échange d'expérience ; initier les étudiantes au théâtre et à faire rencontrer les professionnels des étudiantes, intéressées par le 4e art. Au programme de ce concours de théâtre – les troupes étrangères ne sont pas concernées –, les organisateurs ont prévu des conférences-débats sur des thématiques liées, pour certaines du moins, à la Journée internationale des droits des femmes mais aussi au théâtre en milieu universitaire – ou en tant que filière – et sur la femme dans le théâtre. En guise d'hommage à Nabila Djahnine, les organisateurs ont projeté un extrait du film documentaire réalisé par sa sœur Habiba, Lettre à ma sœur, où on entend et on voit la présidente de Tighri n tmetut (cri ou écho des femmes) dans l'une de ses rares interventions télévisées, circulant sur les réseaux sociaux. La militante, qui sera assassinée le 15 février 1995 à Tizi Ouzou où elle avait décidé de vivre, s'étonnait notamment pourquoi certains disent : "On va jusqu'à tuer des femmes !" En disant cela, déplorait-t-elle, "c'est reconnaître qu'elles ne sont pas des êtres humains...". Et de rappeler : "Je crois que tous les crimes, que ce soient à travers les guerres ou à travers les pouvoirs fascistes, n'ont pas fait de différence dans la cible. Ils ont tué des enfants, des femmes, des hommes. En fait, ils ont tué tous ceux qui les dérangeaient. Ils ont détruit des villes entières." Pour elle, "c'est dans la logique du crime et du terrorisme". M. Ouyougoute