L'auditorium de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a accueilli avant-hier une rencontre sous le thème de la mémoire et des femmes. Organisée à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme par l'association féministe Asurif, en collaboration avec des étudiants du département d'anglais, "la rencontre a été voulue un hommage à trois femmes symboles de la lutte contre l'intégrisme islamiste et pour la liberté de la femme que sont Nabila Djahnine, présidente de l'association ‘Tighri n tmettut' assassinée en 1995, Katia Bengana, une lycéenne qui a avait refusé de se voiler et qui en a été assassiné par le GIA en 1994 et enfin, Amel Zenoune Zouani, une étudiante égorgée en 1997, par les terroristes islamistes pour avoir refusé l'interdiction faite au femmes de se rendre à l'école et à l'université". Lors de son allocution, le Dr Saïd Khelil, a évoqué le combat de Nabila Djahnine à travers son action féministe mais aussi politique. Deux parents des victimes, Houria Zenoune Zouani, la mère d'Amel Zenoune Zouani et Rachid Bengana, le père de Katia Bengana, étaient également les invités de la rencontre et dont les témoignages avaient suscité une vive émotion parmi les présents. Prenant la parole, le journaliste indépendant et auteur Allas Di Tlelli fera une rétrospective sur l'engagement des trois militantes assassinées, estimant que ces trois femmes "n'étaient pas des victimes du terrorisme mais des martyrs, au rang d'héroïnes". Et au final, Nora Yakoubi, psychologue et représentante du réseau Ciddef, qui accompagne juridiquement et psychologiquement les femmes victimes de violences, s'est étalée quant à elle sur "les drames que vivent des femmes isolées dans nos villages et que le réseau tente de soustraire à la violence". Une mission souvent difficile a indiqué l'oratrice, et ce, "en raison de l'absence de l'Etat, d'une loi inique qui étrangle le mouvement associatif mais aussi des tabous. Les gens refusent souvent de témoigner de peur d'exactions notamment dans des cas de harcèlement sexuel dans le milieu professionnel, d'inceste..., dont sont victimes certaines femmes". Anissa, la sœur de Amel Zenoune Zouani, l'animatrice de l'association féministe Asurif et Ferroudja Ibrahim ont également pris part à ce rendez-vous de la mémoire et apporté leurs témoignages à l'occasion de cette rencontre en hommage à trois femmes qui ont marqué notre histoire par leur courage. Par ailleurs, il est à signaler qu'un projet de livre collectif en hommage à Katia Bengana, qui a déjà eu l'accord de plusieurs personnalités tels que l'artiste Medjahed Hamid, l'auteur Rachid Oulebsir et tant d'autres, est en cours d'élaboration. K. T Nom Adresse email