À la tête du GSIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans), Iyad Ag Ghali étend son influence dans toute la sous-région du Sahel et devient la première menace pour la stabilité. Apportant ainsi la preuve de ses desseins et objectifs par l'attentat de Ouagadougou. L'attentat qui a visé l'état-major des armées et l'ambassade de France dans la capitale burkinabé, Ouagadougou, vendredi, a été revendiqué, samedi soir, par le Groupe pour le soutien à l'islam et aux musulmans, une coalition de groupes terroristes dirigée par le chef d'Ansar Eddine, Iyad Ag Ghali, selon l'agence Al-Akhbar de Mauritanie. Cette attaque, la plus spectaculaire, avec des cibles de haut niveau d'importance, a été menée, selon Al-Akhbar, qui reprend le message du GSIM diffusé sur les réseaux sociaux, en représailles à la mort de plusieurs de ses éléments éliminés dans les raids de l'armée française dans le nord du Mali. En effet, lors d'un raid des forces françaises dans la région de Tinzaouatine, près de la frontière algérienne, le 14 février dernier, une vingtaine de terroristes ont été tués dont Malick Ag Wanasnat, connu pour être proche et un des bras droits d'Ag Ghali, ainsi que plusieurs responsables de son groupe terroriste. Ces attaques sont menées "en réponse à la mort de plusieurs de ses dirigeants dans un raid de l'armée française dans le nord du Mali il y a deux semaines", rapporte l'agence privée. Cet attentat, qui a fait 8 morts, des membres des forces de sécurité du Burkina et un total de 80 blessés et 8 terroristes éliminés — d'autres sources évoquent un bilan de 28 morts — visait, pour la première fois dans ce pays, des cibles stratégiques et majeures : l'état-major des armées où se tenait une réunion du G5 Sahel, une force conjointe des pays du Sahel dont la mission est justement de combattre les groupes terroristes, et l'ambassade de France. Un coup double minutieusement préparé comme le démontre le mode opératoire adopté. Les terroristes ont opéré sur deux flancs, avec d'un côté des tirs nourris et de l'autre une voiture piégée. Et plus surprenant, la présence de nombreux burkinabés parmi les terroristes dont un ancien soldat radié, donc connaisseur des lieux. Ils portaient l'uniforme de l'armée de terre. Ce qui explique la facilité avec laquelle le groupe a eu accès au cœur de cette zone sensible. Et c'est la première fois que l'on relève la présence de Burkinabés dans le GSIM, de plus des militaires radiés. C'est que Iyad Ag Ghali a étendu son influence au Burkina Faso où il trouve un terreau prédisposé à la radicalisation. Par ailleurs, trois terroristes ont essayé, dimanche vers 2h du matin, de forcer un barrage sur l'axe menant vers la cité Ouaga-2000. Deux d'entre eux ont réussi à prendre la fuite alors que le troisième a été abattu, rapporte RFI. Une autre preuve de la sanctuarisation du terrorisme au Burkina dont la capitale Ouagadougou est la cible d'attentats sporadiques depuis 2015. Cet attentat résonne enfin comme une réponse d'Iyad Ag Ghali à ces parties maliennes qui appellent à négocier avec lui dans le cadre de la recherche d'une solution globale à la crise du nord du Mali. C'est donc par "un niet sanglant" qu'il répond. Pas seulement puisqu'il exporte ses activités terroristes dans toute la sous-région en prenant la tête de la nouvelle alliance terroriste. Djilali B.