Après la déclaration fracassante du ministre des finances Abderrahmane RAOUYA concernant l'éventualité de la suppression des subventions de l'essence d'ici 2019, l'Algérie a tremblé ; et malgré le démenti de ces propos par le premier ministre Ahmed OUYAHIA, cette affaire continue à faire couler beaucoup d'encre. Néanmoins, il reste une question qu'il faut impérativement se poser : les subventions de l'état sont-elles réellement une solution ou plutôt une source de problèmes ? Beaucoup d'exemples issus de la société prouvent que ces subventions ne sont qu'illusion et représentent surtout une source de gaspillage des fonds plutôt qu'une solution efficace pour répondre aux besoins fondamentaux de la population. Les soins en sont l'exemple le plus pertinent. En effet, les patients se retrouvent obligés de prendre en charge les différents examens médicaux tel qu'une IRM, un scanner ou autre pour cause d'arrêt des machines des hôpitaux publics, d'autres sont même contraints de rentrer chez eux car les hôpitaux sont surchargés et qu'il n'y a point de places aux urgences. Le secteur de l'éducation est un exemple tout aussi significatif puisque même s'il est vrai que les élèves n'ont rien à débourser durant leurs cursus scolaire et universitaire pour y accéder, la qualité de l'enseignement et des infrastructures mis à disposition sont des plus critiquables. Alors, où sont les bienfaits de ces subventions ? La réponse se trouve probablement dans le fait que sans ces subventions, le prix d'achat des produits alimentaires de première nécessité tel que le pain, le lait et l'huile serait exorbitant et même les factures d'électricité et de gaz seraient beaucoup plus conséquentes. Une famille aux revenus modestes aurait énormément de mal à subvenir à ses besoins les plus primaires. Il est à noter que ces subventions coûtent à l'état 15 à 20 milliards de dollars par an, ce qui représente entre 9% et 12% du PIB national. Malheureusement, les citoyens et les pouvoirs publics manquent de sensibilisation à ce sujet et les utilisent parfois à mauvais escient. Le gouvernement a cependant peut être trouvé une solution qui serait de mettre en place un système intelligent qui ferait que les subventions soient attribuées selon les classes, afin de réduire la facture de ces aides et pour que les vrais nécessiteux en soient les plus bénéficiaires. Mais là aussi, le gouvernement pourrait rencontrer d'éventuels problèmes liés au choc des classes sociales. Merouane BENABDELLAZIZ Partenariat Réd-DIG-"Liberté" (#RDL)/CAP (EN Polytechnique)