Lors des journées techniques sur la sous-traitance, un répertoire de 121 sous-traitants impliqués dans le montage de véhicules, en voie d'homologation par les constructeurs ou en négociations pour l'homologation de leurs produits, a été rendu public. Cette liste est loin d'être exhaustive. Ces entreprises fabriquent une panoplie de pièces détachées pour automobile qui va en particulier des sièges, aux composants plastiques, aux plaquettes de frein, aux faisceaux électriques, à la peinture et au vitrage. Mais cet annuaire ne tient pas compte du potentiel industriel existant très important. Le complexe sidérurgique de Bellara qui peut fournir des tôles, le complexe moteurs de Constantine qui peut, s'il est sollicité et appuyé, fournir des moteurs (il fournit déjà des moteurs pour les véhicules Mercedes), les fonderies de l'ENF, le complexe MFG qui produit du verre plat indispensable pour les vitres, les usines de fabrication de produits électroniques autres que Condor et Bomare, les installations d'emboutissage du secteur mécanique public, les installations publiques et privées dans la mécanique de précision, les projets en voie d'achèvement telle que l'usine de pneumatiques de la société privée Iris d'une capacité de deux millions de pneus/an pour véhicules particuliers appelée dans une seconde phase à atteindre cinq millions d'unités/an. Cela dit, il faut reconnaître qu'une partie de ces installations, pour celles qui sont anciennes et pour d'autres moins anciennes, a besoin de mise à niveau et d'adapter l'outil de production aux besoins et aux exigences de qualité des constructeurs. Par ailleurs, une vision stratégique de l'évolution de la sous-traitance nationale semble manquer. "On ne sait pas où on va en matière de sous-traitance", observe Adel Bensaci, président du cluster mécanique de précision et patron de la société Somemi. En ce sens, il soulignera qu'il faut ouvrir le dialogue entre sous-traitants et constructeurs et/ou équipementiers. "Il faut qu'on connaisse leurs besoins", a-t-il ajouté. Cela, pour pouvoir adapter l'outil de production à leurs exigences. Le développement de la sous-traitance en Algérie bute également sur la taille de l'industrie automobile nationale. Elle devient intéressante pour les sous-traitants et les équipementiers incités alors à investir ou à entrer en partenariat avec les entreprises locales à partir d'une capacité totale de montage de 400 000 véhicules particuliers par an, a argué un responsable du ministère de l'Industrie. Il faut savoir qu'à moyen terme, c'est-à-dire à l'horizon 2021-2022, les usines Renault, Peugeot, Volskwagen, Hyundai et Nissan produiront à elles seules en principe au moins 400 000 véhicules/an. Dans la foulée Mokhtar Chahboub, consultant automobile, soutient qu'avec un volume de montage total d'environ 200 000 véhicules/an, l'emboutissage devient rentable pour le constructeur. Enfin, le développement de la sous-traitance locale est lié aux progrès de l'intégration de l'industrie nationale. Si le complexe de polypropylène de Sonatrach n'avait pas connu un grand retard et que celui de Cevital n'avait pas été bloqué, plusieurs PME spécialisées dans la fabrication de pièces détachées en polypropylène auraient été créées. Or, les pièces en polypropylène constituent une partie non négligeable des composants d'un véhicule. K. Remouche