Résumé : Farid raconte en détail les raisons de son mariage et reconnaît qu'il n'aurait pas dû le garder secret. Mais il avait peur de la réaction de leur mère. Mohamed lui fera promettre de lui en parler. Farid termine son récit. -C'est l'appel des sirènes, Mohamed, lance-t-il dans un souffle. Toi aussi tu connaîtras ça un jour, et tu comprendras. Mohamed qui avait jusque-là écouté religieusement son frère secoue la tête. -Non, je ne veux pas me marier en catimini comme toi. Notre mère ne mérite pas un tel affront. -Je te comprends, Mohamed, et je sais que ce que j'ai fait n'est pas du tout correct, mais j'avais peur. -Peur ? -J'avais peur pour maman, j'avais peur de lui provoquer un choc par mes révélations. Mohamed lance un coup d'œil sévère à son frère. -Et jusqu'à quand comptes-tu tenir ton mariage secret ? Farid pousse un long soupir. -Je ne sais pas, mon ami. Parfois j'ai envie de prendre Maria et la petite avec moi et de les présenter à maman. Peut-être qu'à la vue de ma fille, elle sera moins choquée. Elle est déjà grand-mère. -Sans le savoir, le coupe Mohamed. Farid se tait puis reprend : -Je vais arranger ça, je vais bien finir par lâcher le morceau. -Quand ? -Je ne sais pas encore, mais je te promets de lui en parler le plus tôt possible. -Promis ? -Oui, promis. La soirée se termine plus agréablement. Mohamed fait honneur au dîner préparé par sa belle-sœur. Il joua même un long moment avec sa petite nièce qu'il trouve vraiment adorable. Trois jours plus tard, les deux jeunes gens reprirent la mer. Ils sillonnèrent cette fois-ci le Nord méditerranéen et visitèrent la Grèce, la Turquie, l'Italie et l'Espagne, avant d'entamer le voyage du retour. Mohamed était heureux à la perspective de revoir sa mère, mais Farid affichait un air triste qui n'échappa pas à son frère. -Tu en fais une tête, mon vieux ! - Je..., non, je suis heureux de rentrer. -Je n'en crois pas un mot. Mohamed riait. -Tu as peur de maman, n'est-ce pas ? Tu as peur des révélations que tu t'apprêtes à lui faire. Farid soupire. -La vie parfois est si compliquée. Mohamed lui presse la main. -Ne dramatise pas les choses. Maman n'est pas aussi vieux jeu que tu ne le penses. Elle est instruite et comprendra fort bien la situation. Farid hoche la tête. Il avait le cœur gros. Au fond de lui, il imaginait la réaction, somme toute logique, de sa mère. Des choses aussi sérieuses que le mariage ne se cachent pas à une maman comme la sienne qui s'était tant sacrifiée. Yasmina était heureuse de revoir ses deux grands garçons. Elle avait préparé un succulent dîner, elle ne cessait de rire et de poser un tas de questions sur les bateaux et la navigation. -Je ne savais pas que j'allais mettre au monde des mordus de la mer, ne cessait-elle de répéter. Je me demande d'où vous vient cette curieuse passion. Mohamed prend sa mère dans ses bras. -La réponse est très simple, maman. Tu as bien traversé cette mer pour rejoindre papa, et c'est là que le virus s'est incrusté dans tes pores. Elle rit. -Tu es un fin philosophe, Mohamed. Dites-moi les garçons, avez-vous visité l'appartement de Marseille ? Elle regarde Farid qui s'empresse de répondre : -Oui maman. -Et comment vous l'avez trouvé ? -Tel que tu l'as laissé. - C'est vrai ? - Oui, maman. Et nous n'avons pas touché à quoi que ce soit comme que tu nous l'as recommandé. Tu aimerais peut-être un jour retrouver ces lieux de ta jeunesse. (À SUIVRE) Y. H.