RESUME : Djamel ne veut pas lâcher sa fille d'une semelle. Il était tellement heureux de l'avoir retrouvée qu'il ne cessait de la regarder et de lui poser des questions. Il lui demande en fin de compte de tout lui raconter… 82eme partie Maya regarde son père dans les yeux. - Tu ne crois qu'il se fait un peu tard pour tout te raconter ce soir ? Djamel hausse les épaules. - Qu'il fasse tard ou pas, peu importe. Tu es chez toi, Maya. - Non pas encore. - Pourquoi dis-tu cela ? - Parce que je suis chez mes grands-parents avec maman, et que je lui ai promis de rentrer tôt. - Ta mère sait que… - Que je te rendais visite ? Bien sûr. C'est elle-même qui m'a remis une de tes anciennes cartes de visite. - Et… Et pourquoi ne t'a-t-elle pas accompagnée ? Maya sourit. - Elle avait peur de toi. - Peur ? - Oui. Elle avait peur de toi. Tu es mon père, certes, mais pour elle, tu es son mari. Tu es cet homme qu'elle a quitté sans crier gare. À quoi penses-tu donc qu'elle s'attendait après sa fugue ? Djamel se passe une main dans les cheveux. - J'ai cru devenir fou quand j'ai reçu sa missive. Elle n'avait pas le droit de partir, de te séparer de moi ! - Je comprends fort bien les choses. Mais je ne connais la réalité que depuis quelques mois. Lorsque j'ai eu mes 18 ans, maman m'a tout dévoilé. J'ai alors su que les sacrifices de l'amour existaient encore. Maman a cru bien faire. Elle voulait que tu comprennes son geste et que tu prennes une autre femme pour avoir un héritier. Crois-tu donc que la partie était facile pour elle ? Djamel hoche la tête. - Tu parles bien, Maya. Tu es intelligente comme ta mère. Mais si j'ai compris son message, je lui en voulais à mort parce qu'elle t'avait séparée de moi. - Elle t'avait toujours donné de mes nouvelles pourtant. - Mais cela n'était pas suffisant. Tu me manquais terriblement. - Et maman ? Elle ne te manquait pas, elle ? Djamel soupire : - Plus que tu ne le penses, ma chérie. Ta mère était ma vie, mon passé et mon avenir. - Ta poupée de sucre. Djamel rit. - Elle t'a dévoilé un tas de secrets à ce que je vois. - Oui, elle m'a tout raconté. De votre première rencontre jusqu'à son départ. - Comment va-t-elle ? - Bien. Euh… je devrais te dire peut-être qu'on a définitivement déménagé. - Ah ! Enfin une bonne nouvelle. - Oui, maman ne voulait pas qu'on reste en Europe. Je vais entamer mes études supérieures ici. - Parfait. Qu'as-tu donc choisi ? - La médecine. - Excellent choix. Nous aurons enfin notre médecin de famille. - Oui. Mais ce choix est venu en dernier lieu. - C'est-à-dire ? - Eh bien, si cela peu te rassurer, papa, j'ai fais ce choix juste après les doléances de maman. Tu comprends que sa souffrance m'a stimulée. Je vais étudier la médecine et me spécialiser en gynécologie. Je vais traiter la stérilité sous toutes ses formes. Y. H. (À suivre)