L'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) a mis en ligne, lundi dernier, sur son site web, deux communiqués informant de l'entrée en vigueur de la décision portant cahier des charges définissant les conditions et les modalités d'établissement et d'exploitation des services d'hébergement et de stockage de contenu informatisé au profit d'utilisateurs distants, dans le cadre de la fourniture de services dits Cloud computing. Idem pour ce qui est du cahier des charges définissant les conditions et les modalités d'établissement et d'exploitation de services de radio positionnement et/ou radiolocalisation par satellite, ainsi que les services de géolocalisation par radio. Et pour ces deux segments, l'ARPT invite les opérateurs et prestataires de services déjà actifs sur le marché ainsi que tout autre opérateur ou prestataire, personne physique ou morale, désirant offrir ce type de services, à se rapprocher de ses structures en vue de procéder aux formalités nécessaires pour l'obtention de l'autorisation. Un rappel qui ne dit pas son nom à tous ceux qui ont préféré "ignorer" de se conformer à la nouvelle procédure même si, dans l'absolu, ils ne sont pas contre la promulgation d'un cadre juridique à même de mieux organiser cette activité jusque-là livrée à elle-même. Une attitude loin d'être dénuée de sens car les acteurs principaux dans ce domaine ou des spécialistes applaudissent la promulgation d'un cadre juridique tout en émettant des réserves quant à son efficacité. "Pour relier les différents serveurs pour faire du Cloud, il faut absolument passer par Algérie Télécom. Tout le réseau qui supporte un câble doit être basé sur les infrastructures d'Algérie Télécom, et c'est excessivement cher de par son monopole notamment pour la bande passante nécessaire pour faire du Cloud", nous a expliqué Iheb Tekkour, spécialiste en nouvelles technologies et cofondateur de Digitalex, entreprise spécialisée dans le développement de solutions Geo marketing, ajoutant que "ce n'est pas forcément le modèle le plus efficace économiquement car passer par Algérie Télécom n'est pas un gage de qualité et les tarifs sont élevés". Un état de fait que Lamine Belbachir, DG de la société Ayrade, spécialisée en hébergement web et Cloud et conseil IT, a soutenu confirmer totalement en précisant : "Cela risque de freiner le développement du Cloud en Algérie dans la mesure où le recours exclusif à Algérie Télécom pourrait se présenter comme un handicap à plus forte raison que AT n'est même pas spécialisée dans le domaine et dont la qualité de service peut poser problème." On relève, en effet, qu'il n'existe aucun engagement sur la qualité de service et que le régulateur lui-même n'a jamais pris en compte ce paramètre de manière explicite. Lamine Belbachir note, en revanche, que "ce cadre juridique s'applique à ceux qui veulent se lancer dans ce business en Algérie et aux entreprises publiques, notamment celles qui détiennent des données sensibles". Autrement dit, rien n'empêchera les particuliers et les entreprises privées à continuer à solliciter les services de prestataires étrangers comme Google, Microsoft et autres. Nabila SaIdoun