Pour la SG du Parti des travailleurs, "il est désormais clair que les peurs de la répression et des représailles tendent à disparaître" chez les syndicats et les mouvements sociaux. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a dénoncé, hier, à Alger, dans des termes amers, la répression des médecins résidents, lundi 19 mars, devant la faculté de médecine de Ben Aknoun. Louisa Hanoune, qui réunissait le bureau de wilaya d'Alger du PT, au siège national du parti, à El-Harrach, a considéré que "ces pratiques totalitaires et anti-démocratiques détruisent les repères et les valeurs des Algériens lorsque les forces de l'ordre et les services de sécurité répriment des étudiants le jour de la célébration de la Fête de la victoire, le 19 Mars". Mais, visiblement forts de leur engagement, la SG du PT a relevé avec satisfaction "la détermination et la persévérance des étudiants dans leur militantisme". C'est ainsi d'ailleurs qu'elle leur témoignera du "soutien inconditionnel" de son parti, soulignant au passage qu'"il est désormais clair que les peurs de la répression et des représailles tendent à disparaître". Cela, avant de lancer un message d'avertissement aux pouvoirs publics : "Halte à la provocation. Halte à la provocation parce qu'il s'agit d'une bombe à retardement. L'Algérie compte plus d'un million d'étudiants. Si la moindre étincelle se produit à l'université, aucune force ne sera en mesure de l'arrêter. Et parce que les Algériens, dans leur culture, vouent beaucoup de respect aux étudiants, le peuple sera engagé, à coup sûr, à leur côté." Dans sa démonstration, Louisa Hanoune ne semblait pas partir que d'un simple constat. Son parti qui a beaucoup investi ces dernières années, notamment depuis 2015, dans le milieu estudiantin, a suffisamment connaissance de l'état d'esprit qui règne dans les campus. À travers ses militants réunis sous l'Organisation des jeunes pour la révolution (OJR), qui s'attellent d'ailleurs, en ce moment, à récolter un million de signatures pour la convocation d'une Assemblée constituante, Louisa Hanoune est constamment tenue informée de l'évolution de la situation. Elle ne s'en cache pas d'ailleurs, puisque, et de manière générale, elle a souligné que son parti "n'interfère pas dans les affaires des syndicats, mais cherche, quand c'est nécessaire, à trouver des solutions pour éviter les situations d'impasse". Parce qu'elle considère que "malheur adviendra d'une nation qui ne s'occupe pas de sa jeunesse". "Il n'existe pas de situations irréversibles" Louisa Hanoune, qui a appelé à l'"intervention" du président Abdelaziz Bouteflika pour "assainir la situation", n'as pas manqué d'évoquer son message adressé à la nation, à l'occasion du 19 Mars. "Dans son message, le Président a insisté sur l'impérative nécessité de préserver les acquis de l'Indépendance et la souveraineté nationale. Mais force est de constater qu'il y a une contradiction entre ses orientations et l'action menée par certains responsables et les partis au pouvoir. Parce qu'à l'intérieur de ce même pouvoir, il existe un courant qui est prêt à hypothéquer et les acquis sociaux et la souveraineté de l'Algérie". Devant cet état de fait, la SG du PT soutient que "l'Algérie est confrontée à une crise de système et non pas d'hommes", un système qu'elle déclare "à bout de souffle" et qui doit, "inévitablement, changer de nature". C'est à cet effet qu'elle rappellera que "le PT, qui est un parti qui ne cède pas au découragement, sait pertinemment qu'il n'existe pas de situations irréversibles". D'où le renouvellement de son appel pour un "véritable dialogue national" et "l'impérative nécessité de convoquer une Assemblée constituante". Et à ceux qui estiment que la convocation d'une Assemblée constituante pourrait constituer un danger en l'état actuel des choses, elle répond plutôt de manière ironique : "En effet, cela pourrait constituer un danger pour les tenants du pouvoir et les prédateurs." Mehdi Mehenni