Le sénateur du Front de libération nationale (FLN), Abdelouahab Benzaïm, ne veut pas baisser les bras devant la décision de la direction de l'ex-parti unique de le faire traduire de devant la commission de discipline où il est appelé à comparaître le 1er avril. Ainsi, après sa première lettre où il avait exprimé sa réprobation et son refus de se conformer à cette décision, Benzaïm revient à la charge et tire à boulets rouges sur le SG du FLN, Djamel Ould Abbes, qu'il accuse de graves dérapages. Dans sa lettre adressée aux militants et publiée sur son compte Facebook, Benzaïm n'a pas été tendre avec Ould Abbes, à qui il reproche "son régionalisme et son mépris envers les militants". "Qu'auriez-vous fait de nous si vous étiez chef de l'Etat ?", a écrit Benzaïm, ajoutant que le SG du FLN ne s'est illustré, depuis qu'il est responsable, que par "la haine qu'il sème, la vengeance, l'arrogance et le dédain envers un élu du peuple". Le sénateur du FLN a souligné, dans ce cadre, que "la commission de discipline est devenue, fatalement, une arme entre les mains du secrétaire général qui tente à travers son instrumentalisation de faire taire les voix de ses dignes opposants". Le sénateur élague tout problème d'ordre personnel avec le SG. Il affirme que "le seul différend qui m'oppose à vous est la gestion du parti", considérant que cela ne peut, en aucun cas, constituer "une cause pour mon exclusion du parti". Il a rappelé, à l'adresse d'Ould Abbes, que "comme vous, je suis membre du comité central et membre du Sénat élu avec 550 voix". Benzaïm considère, par ailleurs, que cet "acharnement" contre lui "est un outrage à la volonté des électeurs qui m'ont désigné par l'intermédiaire des élus". Il estime qu'un élu "est libre dans ses agissements et déclarations", comme "le garantit la Constitution", ajoutant qu'attenter à ce droit, "c'est remettre en cause les principes fondateurs du parti, ses orientations et ses objectifs". Il faut rappeler, à ce propos, que ce sont les déclarations de Benzaïm faites au sujet de la ministre de l'Education nationale, lors de la dernière grève dans le secteur, en demandant son limogeage du gouvernement, qui avait provoqué l'ire de la direction du FLN. Le réquisitoire de Benzaïm contre le SG du parti ne s'arrête pas là, puisqu'il n'exige pas moins que le départ d'Ould Abbes de la tête de l'ex-parti unique. "Puisque vous avez toute la latitude de convoquer des réunions, je vous invite à convoquer une session du comité central et de prévoir une élection du SG et laisser les urnes trancher", a-t-il suggéré. Dans son pamphlet, Benzaïm révèle qu'Ould Abbes n'agit que contre la volonté des cadres du parti, notamment les mouhafedhs. Il en veut pour preuve "l'interdiction" faite "à plusieurs militants, dont des membres du bureau politique et d'autres du comité central, de se porter candidats aux dernières législatives, et ce, malgré l'insistance des mouhafedhs qui ont tenu à défendre les militants". Benzaïm a ajouté, qu'à travers cette décision, le SG "n'a fait qu'ouvrir la voie à des étrangers au parti pour se porter candidats". Mohamed Mouloudj