Le SG du FLN, Djamel Ould Abbes, entend désormais faire fonctionner à plein régime la commission de discipline du parti, sans, cependant, s'attarder sur les prises de bec avec ses cadres-militants "réfractaires". Le secrétaire général du Front de libération national (FLN), Djamel Ould Abbes, qui présidait, hier, à l'Institut du tourisme d'Alger, une cérémonie en l'honneur du martyr Larbi Ben M'hidi, n'a pas répondu aux sollicitations des représentants de la presse et des médias, présents en grand nombre pour couvrir l'événement. Au sortir de la salle de conférences, Djamel Ould Abbes, quand bien même assiégé par les caméras et les micros des chaînes TV, n'en soufflera pas mot. Il aura fallu, d'ailleurs, l'intervention de ses gardes rapprochés pour qu'il puisse quitter la salle et esquiver les questions des journalistes. Très attendu sur la polémique à laquelle le convie le sénateur et membre du comité central du FLN, Abdelouahab Benzaïm, qui lui a suggéré de "prendre sa retraite et aller se reposer", Djamel Ould Abbes a préféré ne pas répliquer, sur conseil de son bureau politique, affirment nos sources. "Nous lui avons conseillé de baisser un peu le ton, faire moins de déclarations à la presse et ne pas s'engager dans des prises de bec et des polémiques stériles...", nous confie un membre du bureau politique du parti, en marge de la rencontre. Djamel Ould Abbes, qui avait annoncé, il y a quelques jours, sa décision de traduire Abdelouahab Benzaïm devant la commission de discipline du parti, en raison de son appel au président Abdelaziz Bouteflika à limoger la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, est allé, dans le sillage de cette affaire, jusqu'à interdire la parole aux militants et cadres du FLN, sans l'accord préalable de la direction. "Dorénavant, celui qui fera des déclarations publiques ou prendra position sur une quelconque affaire sans l'accord préalable de la direction du parti passera devant la commission de discipline", avait-t-il averti. Une sortie publique qui a aussitôt suscité une grande polémique, et d'anciens cadres du parti ont intervenu dans le débat pour condamner la démarche jugée "non démocratique" de Djamel Ould Abbes. La réunion du CC pourrait être convoquée pour fin mars Mais si le SG du FLN n'entend pas désormais s'engager publiquement dans des échanges houleux avec les membres "réfractaires" du parti, il ne manquera pas d'agir en conséquence. La preuve est que, hier, et pendant que Djamel Ould Abbes tenait sa cérémonie, le sénateur Abdelouahab Benzaïm rendait publique sa convocation pour comparaître le mardi 13 mars devant la commission de discipline du parti, en appelant, à nouveau, sur sa page Facebook, le secrétaire général du parti à "prendre sa retraite et aller se reposer". Ainsi, expliquent nos sources, Djamel Ould Abbes compte désormais "user de ses prérogatives et faire fonctionner à plein régime la commission de discipline du parti, sans avoir à multiplier les déclarations publiques". Par ailleurs, nous apprenons qu'il reste seulement 12 wilayas qui doivent remettre leurs rapports pour compléter le bilan national des quatre mandatures d'Abdelaziz Bouteflika, un bilan que Djamel Ould Abbes veut présenter à l'occasion de la réunion du comité central du parti, initialement prévue à la mi-mars. "Au vu de l'état d'avancement de la remise des bilans, la réunion du comité central pourrait être convoquée vers la fin mars", indiquent nos sources. Mehdi Mehenni