Le projet sera financé par les pays de la sous-région, le fonds arabe, si besoin, sera mis à contribution. Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia a annoncé, hier, à l'issue des travaux de la Conférence internationale de haut niveau sur l'économie numérique et la promotion de l'innovation, qu'une plateforme numérique régionale sera prochainement mise en place. Elle permettra, a-t-il expliqué, aux jeunes de la région Mena de promouvoir l'échange dans le domaine des technologies de l'information et de la communication. Qui va financer ce projet ? Pour le ministre des Finances, la plateforme en projet ne nécessitera pas beaucoup de fonds, et ce sont les pays de la sous-région, en collaboration avec le Fonds arabe, si cela est nécessaire, qui vont mobiliser de l'argent pour l'installation de cette plateforme. Raouia s'est attardé sur le fait que l'économie numérique doit être portée au premier plan des priorités de l'heure du pays. Cette économie doit, dit-il, constituer un levier et un relais de croissance, un instrument essentiel en matière de modernisation et de bancarisation de l'économie, de dématérialisation des outils de paiement et de résorption du chômage. Le ministre des Finances souligne aussi que l'économie numérique, à laquelle nous aspirons, contribue et contribuera davantage à créer de nouveaux métiers et de nouvelles petites et moyennes entreprises. Raouia tempère cependant ses ardeurs, en estimant que la dynamique que nous souhaitons imprimer à cette économie, ne saurait être possible que si elle s'appuyait sur le partenariat avec une forte implication du privé, qu'il soit étranger ou local. Le problème est que le discours institutionnel est une chose, et la réalité une autre. Et cela ne semble pas prêt à changer. Le ministre des Finances a, par ailleurs, rappelé que le gouvernement dont il fait partie, accordait dans son plan d'action un "intérêt majeur" au développement du système financier et au domaine des nouvelles technologies. Animant le panel "Finances et développement" dans le cadre des travaux de cette conférence de haut niveau, Raouia a relevé que le plan d'action du gouvernement a accordé une grande importance au développement de plusieurs secteurs dont le système financier, le domaine des nouvelles technologies, soulignant que l'Algérie œuvre, actuellement, à la diversification de son économie pour faire face à la chute des prix des hydrocarbures qui a impacté les ressources principales du pays. Il a longuement parlé de la contribution de l'économie numérique à la croissance des pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient (Mena). Pour sa part, l'expert économiste indien, Ragavan Venkatesan, a mis en avant, dans sa communication intitulée "l'entreprise et la communauté numérique", la nécessité de numériser les entreprises économiques notamment leurs départements financiers. Cette procédure réduirait les risques sur la gestion de leurs entreprises et faciliterait les procédures aux clients et partenaires. Il a appelé, dans ce sens, à l'éradication de la bureaucratie dont souffrent plusieurs pays à travers le développement des systèmes technologique et juridiques suivant des normes permettant de grands investissements à même de contribuer au développement et à la création d'emplois. Par ailleurs, les participants à cet atelier ont recommandé le soutien des projets d'innovation, notamment dans le domaine des technologies modernes en tant que socle de développement et de création de richesses. Placée sous le thème "Les jeunes, la technologie et la finance", cette conférence, organisée par le ministère des Finances en collaboration avec la Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire arabe (FMA), vise à mettre en évidence les éléments fondamentaux d'une nouvelle économie, ainsi que le rôle des systèmes éducatifs dans le changement de l'état d'esprit des jeunes générations vis-à-vis de l'innovation dans la région Mena. Youcef Salami