Selon Ahmed Hadj Mahammed, vice-président de GAM Assurances, le secteur agricole absorbe 1/5e de la population active en Algérie et 97% des 12 millions représentant la population rurale algérienne ne sont pas assurés. En Algérie, le taux de pénétration de la micro-assurance est très faible, pour ne pas dire inexistant, en dépit d'un marché à fort potentiel. C'est ce que se sont accordé à dire les participants à la rencontre "Les matinées de Care" organisée, hier, à l'hôtel Sofitel. La micro-assurance est un mécanisme de protection des personnes à faibles revenus contre les risques (accident, maladie, décès, catastrophe naturelle...) en échange du paiement de primes d'assurance adaptées à leur besoin et au niveau risque. Elle cible, principalement, les personnes à faibles revenus, particulièrement celles travaillant dans le secteur informel qui sont souvent mal desservies par les assureurs commerciaux et les systèmes d'assurance sociale. En Algérie, les ingrédients pour le développement de ce système sont réunis. Outre le marché informel, avec le déclin du salariat traditionnel, le développement de la microentreprise dont l'évolution est inversement proportionnelle au salariat et la Casnos qui ne constitue pas une alternative adaptée à ce type de catégorie, une potentielle demande pour les produits de la micro-assurance est fortement envisagée. Selon Ahmed Hadj Mahammed, vice-président de GAM Assurances, le secteur agricole absorbe 1/5e de la population active en Algérie et 97% des 12 millions représentant la population rurale algérienne ne sont pas assurés. Le vice-président de GAM Assurances a également évoqué la micro-takaful, une micro-assurance destinée à pallier la perception négative de l'assurance dans les sociétés musulmanes, laquelle repose sur son assimilation à l'usure prohibée par la foi musulmane. Pour Hassan Khelifati, P-DG de la compagnie privée Alliance Assurance, la mise en place de la micro-assurance en Algérie, malgré le potentiel, sera laborieuse et nécessitera de l'accompagnement, sans quoi, elle serait non rentable pour les assureurs. Hassan Khelifati explique que le processus doit être assis sur un réseau déjà existant. En outre, les compagnies doivent avoir un système d'information coûteux, et à des prix faibles, la chose devient compliquée. Selon lui, il faut l'envisager en inclusif avec les agences publiques de microcrédit qui doivent jouer le jeu de l'accompagnement des assureurs. Par ailleurs, il évoque l'absence de culture d'assurance dans la société encouragée par l'omniprésence de l'Etat, gratuité de la médecine et large solidarité entre les membres de la famille. Les experts présents à la rencontre ont insisté sur la nécessité d'une collaboration entre les différents acteurs du secteur pour le développement de la micro-assurance. Et en premier lieu, les pouvoirs publics. Ces derniers doivent jouer aussi bien le rôle de promoteur que celui de législateur de la micro-assurance à travers, entre autres, l'actualisation de la législation, l'assurance de masse par un contrat-cadre et l'encouragement à la création de mutualités et coopératives d'assurances. Enfin, Mahrez Aït Belkacem a déploré que l'étude de la GIZ sur la faisabilité de la micro-assurance en Algérie, dont il a été le coordonnateur, dorme dans un tiroir dans un ministère sans être exploitée. Saïd Smati