À l'occasion de la Journée maghrébine du don du sang, célébrée le 30 mars de chaque année, l'Association des donneurs de sang de Bouira, présidée par le Dr Abdelmalek Sayeh, secrétaire général de la Fédération internationale des donneurs de sang et vice-président de la Fédération algérienne des donneurs de sang, organise des opérations de collecte de sang à travers les différents établissements hospitaliers de la wilaya, en collaboration avec les services de la DGSN. Sur un registre plus global, le Dr Sayeh notera que l'Algérie occupe un rang "appréciable" en la matière. "À l'échelle africaine, on est parmi les premiers, et je dirais même probablement le premier pays d'Afrique en matière de don de sang, et ce, selon les recommandations de l'OMS (Organisation mondiale de la santé, ndlr)", s'est-il réjouit. Et d'ajouter : "Avec un ratio de 14 donneurs pour 1 000 habitants, nous sommes devant nos voisins tunisiens et marocains, avec respectivement9 et 10 donneurs pour 1 000 habitants, et très loin devant certains pays africains comme le Gabon où ce ratio chute à 1,2 donneur pour 1 000 habitants, ce qui est dramatique",a-t-il indiqué. Le ratio de l'Algérie demeure, selon le Dr Sayeh, "insuffisant" par rapport aux besoins réels et surtout aux pays dits développés. "En Europe ou en Amérique du Nord, on enregistre un ratio de 50 à 60 donneurs pour 1 000 habitants." Interrogé à propos des conditions d'hygiène et de prise en charge des donneurs, le Dr Abdelmalek Sayeh dira qu'elles sont en "nette amélioration", tout en admettant le fait qu'un accueil "chaleureux" et une hygiène irréprochable sont des facteurs encourageants pour les potentiels donneurs de sang. "Le donneur est un bon citoyen qui vient pour un acte civique et humanitaire et il faut que l'accueil soit à la hauteur de cet acte", a-t-il soutenu. Selon lui, les pouvoirs publics doivent mettre l'accent sur la sensibilisation, pour encourager le don de sang volontaire. "Actuellement, on demande aux malades de ramener avec eux des donneurs de sang pour éviter tout imprévu, chose qui n'est pas du tout normale", a-t-il indiqué. "L'OMS vise à atteindre les 100% de dons de sang volontaires non rémunérés dans tous les pays du monde d'ici à 2021. En Algérie, on est encore loin du compte, car le taux de dons volontaires ne dépasse pas les 40%", regrette le Dr Sayeh. Ce dernier reconnaît le fait que les donneurs de sang volontaires non rémunérés constituent le fondement d'un approvisionnement sûr et durable en sang. S'agissant de la disponibilité de ce précieux liquide à travers les hôpitaux du pays, le SG de la Fédération internationale des donneurs de sang indiquera que la demande dépasse largement l'offre. "Au niveau des hôpitaux et des centres d'hémodialyse, la situation est devenue critique. Les poches de sang se font rares et les malades sont pris en otage du fait de cette situation", a-t-il déploré. Pour notre interlocuteur, la culture du don de sang n'est pas enracinée chez les jeunes générations. "Si ce n'est l'aspect religieux où les gens donnent leur sang par respect des préceptes de l'islam, nous serions vraiment à court de ce précieux liquide", a-t-il relevé RAMDANE BOURAHLA