Le taux de couverture des besoins en lait pasteurisé des wilayas du Centre (Alger, Blida et Tipasa) a reculé de 80% en 2015 à 30 et 40% début 2018. En dépit de toutes les mesures prises par les pouvoirs publics pour améliorer sa disponibilité, le lait en sachet de 25 DA se fait de plus en plus rare sur le marché. Le dispositif mis en place afin de mettre un terme aux perturbations enregistrées dans la distribution de ce produit, notamment pour le mois de Ramadhan, n'apportera pas les résultats escomptés. Car, la véritable problématique à l'origine de cette tension, à savoir la réduction des quotas de poudre de lait des laiteries, n'a pas été résolue. Transformateurs et distributeurs s'accordent à dire que les quantités de matière première destinées aux usines de production ont été diminuées. Et cette décision est due essentiellement à la réduction de toutes les importations, dont la poudre de lait, à laquelle a recouru le gouvernement pour faire face à la crise financière et économique qui le secoue depuis 2014. La limitation des quantités réservées aux producteurs laitiers a fait baisser leur production. Ces usines sont considérées comme de gros producteurs. Par conséquent, la diminution de leurs quoteparts a provoqué des dysfonctionnements dans le dispositif allant jusqu'à créer une véritable pénurie du lait en sachet. Si ces unités ont l'habitude d'assurer une offre quotidienne pour des millions de consommateurs à travers le pays, avec cette baisse en poudre de lait, des millions d'Algériens en sont privés. Les distributeurs affirment, pour leur part, que ce sont les laiteries qui leur fixent et les quantités de sachets et les commerçants à approvisionner. "Or, les consommateurs nous condamnent, nous", déplorent-ils. Le taux de couverture des besoins en lait pasteurisé des wilayas du Centre (Alger, Blida et Tipasa) a reculé de 80% en 2015 à 30 et 40% début 2018. La demande globale au niveau de ces trois wilayas est évaluée entre 500 000 et 550 000 litres/jour, alors que la production actuelle ne dépasse pas les 400 000 litres/jour. La restriction étant effective déjà depuis l'usine, ces distributeurs sont dans l'obligation de répartir la quantité dont ils disposent sur tout le réseau d'épiceries. La parade trouvée est de limiter la quotité de ces commerçants ou de ne les approvisionner qu'un jour sur deux. Parmi ces épiciers, il y a ceux qui préfèrent recevoir la quantité des deux jours à la fois. Conséquence : le consommateur ne trouvera pas de lait chez ce détaillant le lendemain. Vu les problèmes qu'il engendre et la faible marge bénéficiaire perçue (90 centimes/litre), d'autres commerçants préfèrent carrément ne plus commercialiser le lait. De nouvelles règlespour les transformateurs Face à cette inquiétante situation, les pouvoirs publics viennent de mettre en œuvre une démarche de traçabilité au sein de la filière. Il s'agit d'une "nouvelle clause" introduite dans la convention liant l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) aux propriétaires des laiteries. Les responsables de ces unités sont désormais tenus de présenter un document détaillant les quantités produites et distribuées sur lequel figureront les cachés apposés par les distributeurs, dans le but de définir le circuit réel du lait subventionné. Les transformateurs doivent présenter, chaque fin de mois, un document détaillé reprenant les quantités produites et les quotas des distributeurs sur lequel seront apposés les sceaux des commerçants en détail du lait pasteurisé. Cette action a pour objectif "la traçabilité de la poudre de lait, à partir de l'étape d'approvisionnement jusqu'à l'arrivée du produit fini au niveau des commerçants en détail", a expliqué, récemment, le directeur général adjoint de l'Onil, Khaled Soualmia. B. K.