Les distributeurs de lait en sachet de 25 DA subissent de plein fouet les conséquences de la réduction des quotas de poudre affectés aux laiteries publiques et privées. La nette baisse des approvisionnements des unités de transformation en matière première est, selon eux, à l'origine des fréquentes perturbations enregistrées sur le marché national. "Donnez la quantité qu'il faut aux laiteries et contrôlez-nous ensuite comme vous voulez", déclare Farid, un des distributeurs d'Alger, à l'adresse des responsables de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil), en marge de la réunion organisée, hier, par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), aile Salah Souilah. Pour ce dernier, cette rencontre se veut une occasion pour créer la fédération nationale des distributeurs. "Nous voulons organiser les distributeurs sous l'égide de l'Ugcaa pour qu'ils puissent poser la problématique du lait de manière claire et organisée." Le SG de l'Ugcaa a invité les distributeurs et un représentant du ministère de l'Agriculture afin de débattre de la problématique de la rareté du lait et tenter de sortir avec des propositions de solutions. Interrogé au sujet du dispositif de traçabilité de la poudre de lait mis en place par les départements de l'Agriculture et du Commerce, à partir de l'étape d'approvisionnement jusqu'à l'arrivée du produit fini au niveau des commerçants en détail, le représentant du ministère de l'Agriculture avoue que la responsabilité doit être partagée par tous les acteurs. "Chaque intervenant doit accomplir son rôle", indique-t-il, tout en précisant que des opérations de contrôle plus rigoureux, notamment sur les destinations de la poudre de lait et du produit fini, seront lancées sur le marché. Les distributeurs affirment que ce sont les laiteries qui leur fixent et les quantités de lait en sachet et les commerçants à approvisionner. "Or, les consommateurs nous condamnent, nous", déplorent-ils. La limitation des quantités réservées aux producteurs laitiers, observent-ils, a fait baisser leur production. Ces usines sont considérées comme de gros producteurs. Par conséquent, la diminution de leurs quotes-parts a provoqué des dysfonctionnements dans le dispositif, allant jusqu'à créer une véritable pénurie de lait en sachet. Si ces unités ont l'habitude d'assurer une offre quotidienne pour des millions de consommateurs à travers le pays, avec cette baisse en poudre de lait, des millions d'Algériens en sont privés. Ce qui crée la tension sur ce produit. Les méfaits de la crise financière et la décision prise par le gouvernement de réduire au maximum les importations semblent être les deux raisons essentielles qui auraient poussé l'Onil à restreindre les parts dédiées aux laiteries. En revanche, la demande nationale ne cesse d'évoluer d'année en année. La restriction étant effective déjà depuis l'usine, ces distributeurs sont dans l'obligation de répartir la quantité dont ils disposent sur tout le réseau d'épiceries. La parade trouvée est de réduire la quotité de ces commerçants ou de ne les approvisionner qu'un jour sur deux. Parmi ces épiciers, il y a ceux qui préfèrent recevoir la quantité des deux jours à la fois. Conséquence : le consommateur ne trouvera pas de lait chez ce détaillant le lendemain. Vu les problèmes qu'il engendre et la faible marge bénéficiaire perçue (90 centimes/litre), d'autres commerçants préfèrent ne plus commercialiser le lait carrément. B. K.