"Par éthique, nous n'allons pas nous asseoir avec les syndicats qui n'ont pas fait la grève. Comme lors de la Révolution, celui qui n'avait pas fait la guerre ne pouvait pas s'asseoir à la table des négociations au même titre que les moudjahidine", a déclaré le secrétaire général du Satef. Les cinq syndicats membres de l'Intersyndicale de l'éducation (Unpef, Snapest, Satef, Snte, Cela) se sont retirés de la réunion avec la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, jeudi, dédiée à l'annonce des mesures de promotion en faveur des personnels du secteur. Interrogée à ce sujet, la ministre a déclaré qu'"il s'agit d'un malentendu suite auquel les syndicats concernés se sont retirés de la rencontre après avoir appris que la réunion traiterait de l'annonce des nouvelles mesures et ne serait pas une séance de dialogue pour débattre de certaines revendications", affirmant que le ministère "ne cède pas à la surenchère". "C'est faux d'affirmer qu'il y avait un malentendu", a indiqué, pour sa part, le secrétaire général du Syndicat national autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, expliquant que le boycott de la réunion était motivé par la présence des syndicats non concernés par la réunion de jeudi. "Cette réunion a été programmée avec nous, donc on demande à être seuls, en plus, ce qui devait être une réunion de travail a été transformé en séance d'annonces", a-t-il estimé. Suite à ce retrait, les cinq syndicats ont tenu une réunion au siège de l'Unpef pour dénoncer leur "exclusion" déguisée. Et ce, "contrairement aux syndicats-maisons qui n'avaient pas à y être" car, selon lui, "ils n'ont jamais fait de grève, ne serait-ce qu'une seconde pour ces revendications. Il n'était pas question qu'ils viennent pour en tirer les dividendes". Il s'est d'ailleurs demandé "pourquoi, lorsque le Cnapeste a signé avec le ministère, on ne s'était pas invités à cette réunion et pourquoi la ministre ne nous a pas tous invités à cette rencontre, alors qu'il y a des revendications communes ?" "Par éthique, nous n'allons pas nous asseoir avec les syndicats qui n'ont pas fait la grève. Comme lors de la Révolution, celui qui n'avait pas fait la guerre ne pouvait pas s'asseoir à la table des négociations au même titre que les moudjahidine", a-t-il indiqué. Et d'ajouter : "Les autres syndicats ont été appelés uniquement pour redorer leur blason et, par là même, diminuer du mérite de notre combat." Ces mesures qui, dit-il encore, relevaient de l'impossible à un moment donné sont devenues possibles grâce à la volonté politique, mais "elles sont annoncées pour d'autres buts que la satisfaction de nos revendications. Dans la forme, elles sont destinées à corriger des déséquilibres avec l'application du décret présidentiel 14/266, mais elles visent à détourner du vrai problème de l'éducation, qu'est le statut particulier". Pourtant, dit-il, "tout le monde sait qu'il n'y aura pas de stabilité dans le secteur tant que le statut particulier n'a pas été révisé". A. R [email protected]