Le fait que les revendications de l'intersyndicale et de la coordination des syndicats de l'éducation soient les mêmes, laisse planer un doute sur une probable dislocation de l'intersyndicale. L'intersyndicale a-t-elle perdu de son emprise? A-t-elle atteint ses limites? Tout porte à le croire. L'appel de la coordination des syndicats de l'éducation à une grève nationale pour les 21 et 22 du mois courant n'est pas anodin. Il intervient en effet à une semaine d'intervalle de la grève du 14 de ce mois à laquelle l'intersyndicale a appelé. Les questionnements sur la crédibilité de l'intersyndicale et sa raison d'être sont de plus en plus légitimes aux yeux des observateurs. Car la principale revendication de la coordination des syndicats de l'éducation est la même que celle qu'a mise en avant l'intersyndicale regroupant en son sein 11 syndicats, à savoir la satisfaction des revendications d'ordre socioprofessionnel. «Le 4 février les syndicats Unpef, Snapest, Satef, Cela et Snte se sont réunis au siège national de l'Unpef pour faire le point sur la situation socioprofessionnelle des professionnels du secteur de l'éducation. Après un débat fructueux et responsable, les représentants des différents syndicats se sont mis d'accord afin d'observer deux journées de grève, à savoir les 20 et 21 du mois courant, pour porter leurs revendications à la tutelle», pouvait-on lire dans le communiqué sanctionnant les travaux de ladite réunion. Interrogé pour avoir son avis par rapport à la question, le secrétaire général du Satef Boualem Amoura a indiqué que l'intention de la coordination des syndicats de l'éducation n'est pas de faire de l'ombre à l'intersyndicale. La seule raison expliquant cette démarche, selon Boualem Amoura, est le fait que la coordination des syndicats de l'éducation va mettre en avant uniquement les revendications de la corporation, tandis que l'intersyndicale va mettre en avant de façon globale les revendications de toutes les corporations des syndicats activant sous sa houlette. Ainsi, la coordination des syndicats de l'éducation ne se positionne pas en contre-position à l'intersyndicale, mais elle va dans le même sens qu'elle, en se limitant uniquement aux revendications de la corporation des professionnels de l'éducation. Par ailleurs et pour démentir la thèse de la dislocation de l'intersyndicale, Boualem Amoura a indiqué que la coordination des syndicats de l'éducation va s'impliquer sérieusement dans la préparation de la grève nationale prévue pour le 14 de ce mois. Pour ce faire, la coordination a appelé la base afin de bien se préparer. Selon le secrétaire général du Satef, l'objectif de la coordination des syndicats de l'éducation est d'aller vers la création d'une fédération des syndicats de l'éducation. «Les statuts et le lois devant organiser cette fédération sont quasi prêts», a ajouté notre interlocuteur. Répondant en outre à la question portant sur les autres revendications de la coordination des syndicats de l'éducation, le SG du Satef a fait savoir qu'elles tournent essentiellement sur neuf points.«Entre autres, la révision des salaires des professionnels du secteur, amendement de la loi fondamentale 240-12 régissant le secteur de l'éducation, révision de règlement des examens professionnels, particulièrement la clause portant sur la note éliminatoire...etc,», a fait savoir notre interlocuteur. Sur un autre plan, il est à noter que les revendications de l'intersyndicale et celles de la coordination des syndicats de l'éducation portant révision du statut particulier des corporations ne sont pas rationnelles de l'avis de beaucoup d'observateurs de la scène nationale.La conjoncture économique difficile que traverse l'Algérie en ce moment n'est pas favorable à opérer ces révisions., cela d'une part, le fait que ces corporations aient bénéficié toutes il y a quelques années d'une révision de leur statut particulier, d'autre part», arguent-ils.