Sur les 660 avocats stagiaires qui ont bénéficié d'une formation continue de 2 années, 612 ont été promus hier. Cette nouvelle promotion 2016/2018 porte le nom de l'avocat décédé maître Aïssa Chergui. Pour marquer donc l'évènement, l'Ordre des avocats de la wilaya de Bouira à sa tête la bâtonnière Me Ouafya Sidhoum, a organisé à l'auditorium de l'université Akli-Mohand-Oulhadj une cérémonie en l'honneur des avocats reçus. Cette cérémonie a vu la présence de M. Ahmed Salah Ali représentant du ministre de la Justice et garde des Sceaux, et M. Ahmed Saï, président de l'union nationale des barreaux algériens (UNBA). Ce dernier que nous avons approché dira au sujet de la sortie de cette promotion que "les avocats ont subi deux années de formation théorique et pratique. Certes c'est un acquis, mais j'insisterais toujours sur la formation continue qui saura donner plus d'envergure aux jeunes avocats. Car ils sont tenus de s'adapter et d'être à l'écoute des variations de la jurisprudence, et de la modernisation qui est inéluctable". Pour sa part, la bâtonnière Ouafya Sidhoum qui préside le conseil de l'Ordre du barreau de la wilaya de Bouira a été priée de donner son appréciation sur la prise en charge de la formation des jeunes avocats nouvellement promus, et elle dira à cet effet : "Il n'est pas aisé de former 660 avocats dont la moitié est issue des différentes wilayas du pays. Nous avons même 6 avocates tunisiennes qui ont tenu à subir la formation chez nous, et cela malgré les contraintes de leur prise en charge. Je tiens à souligner aussi que le bâtonnat d'Alger nous a beaucoup aidés par la formation de 300 avocats, suivant une convention que nous avons signée ensemble. Il y a également le tribunal administratif qui a mis à notre disposition une salle de travail". Pour ce qui est d'évaluer le niveau de la formation de cette nouvelle promotion, notre interlocutrice précisera : "Je dirais que leur niveau de formation est appréciable, mais celui-ci est appelé à être renforcée. Et dans ce sens, il y a un programme initié par le ministère de la Justice par le lancement des cycles de formation continue qui débuteront prochainement. Dorénavant, la mise en œuvre de la formation continue deviendra obligatoire, car elle vise à consolider la valeur des jeunes avocats qui est le maître mot en quelque sorte". Nous avons également remarqué la présence de Djamel Aïdouni, président du Syndicat national des magistrats (SNM), invité à la cérémonie d'hier. Ce magistrat a insisté sur "la formation continue spécialisée des jeunes magistrats. Dans ce sens, les magistrats de la Cour suprême font beaucoup d'efforts pour assurer la formation continue si nécessaire. Ainsi, nous attendons la création des écoles de l'avocat dans le pays, en même temps que le renforcement de la formation des avocats au niveau des structures de la justice". Par ailleurs, le barreau de Bouira qui est très jeune, parce qu'il a été créé en 2014, a vu l'élection de Me Ouafya Sidhoum comme première bâtonnière femme dans le pays en Afrique du Nord, et deuxième dans le continent africain. Ses réalisations plaident en sa faveur, comme la conception de la maison de l'avocat pour ne citer que ce succès. Le projet est acquis et sa réalisation se fera incessamment, nous a-t-on indiqué. Me Sidhoum a tenu à intégrer plus de femmes avocates dans le conseil de l'Ordre qui est composé de 19 membres et est désormais investi par 8 femmes. En définitive, eu égard aux sacrifices qu'elle a consentis pour le bien-être de la profession et de sa modernisation, la bâtonnière a été réélue pour un deuxième mandat en 2017, d'une durée de 3 ans. De la sorte, elle pourra concrétiser ses œuvres dont certaines ont été accomplies et d'autres en attente de l'être. Farid Haddouche