Tant que le continent africain restera ce lieu géométrique des pandémies, de la misère, du sous-développement, des dictatures, et si haut que les Européens élèveront les fortifications à leurs frontières, ils n'empêcheront assurément pas l'immigration. Le plan du gouvernement français visant à durcir la lutte contre l'immigration clandestine, à travers notamment des expulsions plus rapides et plus nombreuses, agrée naturellement tous ceux qui croient voir dans l'immigré la source de tous les problèmes qui pourrissent le quotidien des citoyens de France et de Navarre, jaloux de leur confort. À l'évidence, on ne peut contester à la France et donc à l'Europe le droit de prendre les mesures qu'elles jugent utiles pour se défendre contre les flux migratoires arrivant des flancs est et sud du Vieux Continent. Sauf que cette attitude défensive des gouvernants, qui consiste à ériger des fortifications juridico-politiques, n'est pas forcément la meilleure façon de régler un problème qui exige une plus large concertation entre les pays émetteurs et les pays récepteurs immigration. Car des dispositifs de ce genre ne constituent pas une nouveauté et de façon cyclique les gouvernants en place y ont eu recours, surtout à l'approche des échéances électorales pour donner des gages à la frange de l'électorat qui se nourrit de fantasmes xénophobes. En tout cas, des mesures comme celles que vient d'annoncer le ministre français de l'Intérieur, que les organisations des droits de l'Homme ont aussitôt vilipendées, n'ont pas empêché ces “boats people” en provenance de l'Afrique en quête du rêve européen. Et tant que le continent africain, restera ce lieu géométrique des pandémies, de la misère, du sous-développement, des dictatures, et si haut que les Européens élèveront les fortifications à leurs frontières, ils n'empêcheront assurément pas l'immigration. En fait, c'est un autre ordre économique mondial, qui donne à l'Afrique sa part de croissance économique et d'ouverture démocratique, qui constituera le meilleur rempart contre l'immigration. En d'autres termes, quand l'Afrique deviendra ce continent où il fera bon vivre. N. S.