à l'heure où l'intelligence artificielle ne cesse de progresser, la facilitation de la manipulation et l'accentuation de la cybercriminalité sont à leur plus haut niveau. C'est d'ailleurs ce qu'explique la dernière infographie présentée par Reporters sans frontières (RSF). Cette étude montre le danger du dévoiement des nouvelles technologies au service de la censure. "Quand ils ne coupent pas Internet ou bloquent les sites de médias indépendants, les prédateurs de la liberté de la presse exportent leur modèle autoritaire sur les réseaux sociaux." Plus loin encore, l'ONG énumère les instaurateurs de la censure : Narendra Modi, Vladimir Poutine, Abdel Fattah el-Sissi ou bien encore Xi Jinping et d'autres. Ces dirigeants ont ainsi "compris l'intérêt d'amplifier leur propagande et de décrédibiliser l'activité journalistique sur les réseaux sociaux, aboutissant à de nouvelles formes de censure". Leurs moyens ? La désinformation, l'amplification et l'intimidation. "Les prédateurs produisent des messages en leur faveur, repris par leurs réseaux de sympathisants afin de légitimer le pouvoir en place", est-il détaillé dans l'infographie. Ces messages de propagande et de désinformation sont ensuite amplifiés par diverses techniques, telles que le "Social Bots", des programmes informatiques capables d'automatiser des tâches qui sont utilisées pour diffuser à bas coût et massivement de la désinformation mais aussi lancer des cyberattaques contre des médias, intimider et harceler les journalistes. Deuxième technique, les commentaires. "Les prédateurs financent des ‘usines à trolls' pour poster des fausses informations et laisser des commentaires sur les réseaux sociaux." Pour donner de la visibilité de masse, le sponsoring publicitaire est également utilisé à travers le recueil d'informations pour ensuite mieux cibler selon les profils et les centres d'intérêts. Autre moyen utilisé, l'intimidation, qui consiste à attaquer les journalistes une fois leur contenu publié, en utilisant plusieurs techniques. Entre hacking des boîtes mails, campagne de signalisation comme compte abusif et phishing, tous les moyens sont "bons" pour empêcher le journaliste d'accéder à ses comptes et réseaux. D'ailleurs, pour l'organisation de la défense de la liberté de la presse et la protection des sources des journalistes, "grâce à ces nouvelles technologies, les prédateurs amplifient artificiellement l'ampleur de leurs soutiens en ligne pour justifier la répression à l'œuvre". Imène AMOKRANE