Le représentant du gouvernement a rappelé que plus de 500 000 enfants ont bénéficié du vaccin ROR durant les 20 derniers jours sur l'ensemble du territoire national. L'épidémie de rougeole, qui pouvait être naturellement évitée, s'est propagée d'une manière inquiétante. Les derniers chiffres du ministère de la Santé renseignent bien sur l'ampleur de la contagion qui a sévi dans plusieurs régions du pays. Devant les membres du Conseil de la nation, le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, a indiqué, jeudi, que pas moins de 7 000 cas confirmés de rougeole ont été enregistrés cette année. Cette épidémie a causé la mort de 10 enfants. Ce qui a suscité une vive inquiétude parmi les populations touchées qui avaient tourné le dos, auparavant, aux campagnes de vaccination lancées par le ministre contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (vaccin ROR), puisque le statut vaccinal des cas d'enfants décédés reste, dit-on, déterminé, selon les résultats des enquêtes épidémiologiques lancées par la tutelle au lendemain de l'apparition des premiers foyers de cette pathologie virale. D'ailleurs, la majorité des cas ont été signalés dans les régions du sud du pays où la couverture vaccinale n'a pas atteint les taux requis par l'Organisation mondiale de la santé. Mais à la faveur des campagnes de vaccination lancées après l'apparition des premiers foyers, la situation s'est, dit-on, sensiblement améliorée et maîtrisée. Le Pr Mokhtar Hasbellaoui a rappelé, dans ce sens, que le nombre de personnes touchées a "reculé à moins de 60 cas dans les wilayas ayant enregistré le plus grand nombre de malades, à savoir El-Oued, Ouargla et Tamanrasset". Suite à la propagation de ce virus mortel, les populations ont repris le chemin des centres de santé pour s'immuniser contre la rougeole, les oreillons et la rubéole. Alors que ces mêmes structures sanitaires étaient boudées dans certaines régions du pays, soit à l'occasion de la première campagne en décembre et janvier, soit lors de la deuxième campagne dite de rattrapage. Le représentant du gouvernement a rappelé que plus de 500 000 enfants ont été vaccinés durant les 20 derniers jours sur l'ensemble du territoire national. Ces chiffres ont concerné notamment les réticents ou les retardataires qui se sont décidés à immuniser leurs enfants. La désaffectation des parents y est pour beaucoup dans la résurgence de la rougeole en Algérie. Le ministre n'est pas allé par quatre chemins pour imputer la prolifération de la rougeole au refus des parents de vacciner leurs enfants âgés entre 11 et 18 mois, conformément au calendrier national de vaccination. Les parents ont cédé, dit-il, aux rumeurs remettant en cause la qualité du vaccin administré en Algérie. M. Hasbellaoui a expliqué, à ce propos, que le "vaccin disponible dans les établissements hospitaliers a été acquis après vérification de sa conformité aux spécificités recommandées par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le contrôle de qualité à l'Institut Pasteur". Plus loin, le ministre a battu en brèche l'existence d'une quelconque relation entre la prolifération de la rougeole et la présence de réfugiés africains en Algérie. "Il n'y a aucun indice à ce sujet. Les réfugiés africains n'ont bénéficié d'aucun traitement spécifique dans le cadre de la lutte contre l'épidémie, à l'exception des campagnes de vaccination menées dans les régions où ils se trouvent", a conclu Mokhtar Hasbellaoui. Hanafi H.