Jetant un véritable pavé dans la mare, le leader du mouvement du Hirak du Rif, Nasser Zefzafi, a lancé jeudi lors de son audition par le juge de la Cour d'appel de Casablanca des accusations de viol sur sa personne par certains policiers lors de ses interrogatoires. Selon les médias marocains, Nasser Zefzafi a d'abord demandé à sa mère de quitter la salle d'audience, avant de faire ses révélations. Asmae El Ouadie, l'une des avocats de Nasser Zefzafi, revenu dans des déclaration à "H24info" sur les accusations de viol et de torture portées par son client contre les policiers chargés de l'interroger. Elle affirme qu'il a alors dévoilé au juge que les agents qui l'interrogeaient ont inséré leurs doigts puis un bâton dans son postérieur. Il a ajouté que certains agents ont commencé à faire des youyous après que le sang ait coulé de son fessier dans l'unique but de l'humilier et de l'affecter moralement. Ces présumés viols ont été dénoncés par le député Mustapha Chennaoui, qui vient de saisir, via une question écrite, le ministre d'Etat chargé des droits de l'homme Mustapha Ramid dans laquelle il évoque "une violation grave des droits de l'homme", demandant des sanctions contre les policiers incriminés. Pour le député de la Fédération de la gauche démocratique (FGD), ces actes "rappellent les violations graves des droits de l'homme commises durant les années de plomb", ajoutant qu'elles sont non seulement "anticonstitutionnelles" mais en plus contraires aux traités internationaux signés par le Maroc. On apprend, par ailleurs, que le leader du Hirak Nasser Zefzafi était placé sur écoute par les services de police bien avant son arrestation. C'est ce qu'a révélé mardi Hakim El-Ouardi, représentant du ministère public, qui a indiqué qu'en tout, 69 interceptions téléphoniques de Zefzafi ont été enregistrées par la police et ce dès le 1er décembre 2016, soit plusieurs mois avant son arrestation, assurant que celles-ci ont un lien direct avec les chefs de poursuite. Parmi les personnes ayant contacté Zefzafi, figurent des membres du Hirak à Madrid et Bruxelles à qui les autorités prêtent des "velléités séparatistes", fait-on savoir, rappelant que les écoutes téléphoniques sont strictement encadrées par la loi (articles 108 et 109 du code de procédure pénale). Dans le cas de l'affaire du Hirak, elles ont été autorisées par "les procureurs généraux des cours d'appel de Rabat ou d'Al-Hoceima, puis avalisées par les premiers présidents des mêmes juridictions". Merzak T.