Des associations ont dénoncé la «répression» et les «violations des droits de l'Homme» par les autorités marocaines dans la région du Rif, théâtre depuis des mois de manifestations conduite par le «hirak», le mouvement de contestation populaire et pacifique. La coalition marocaine des droits de l'Homme, qui rassemble 22 associations, a, dans un rapport, épinglé les autorités marocaines pour les arrestations "abusives" et les cas de "torture" à Al-Hoceïma. Plus d'une centaine de personnes ont été interpellées depuis fin mai à Al-Hoceïma, dans une vague d'arrestations visant le noyau dur d'un mouvement de contestation populaire réclamant depuis des mois le développement du Rif. Ces principaux meneurs du "hirak" (la mouvance, nom donné au mouvement localement), dont son leader Nasser Zefzafi, ont été emprisonnés à Casablanca et sont accusés notamment "d'atteinte à la sécurité intérieure". Cinq d'entre eux, parmi lesquels Zefzafi et Nabil Ahamjik, protestent contre leurs conditions de détention et ont menacé d'entamer une grève de la faim de trois jours, selon leurs avocats. La coalition, qui a récemment entamé une mission à Al-Hoceima et mis en place une commission d'enquête, a affirmé que le nombre de personnes arrêtées depuis fin mai s'élève désormais à 135, dont sept journalistes. Vingt-cinq jeunes ont été condamnés le 14 juin à 18 mois de prison à l'issue d'un premier procès, et la coalition rapporte que certains ont affirmé avoir signé des procès verbaux "sous la menace". Ils ont également "subi des violences physiques" de la part des policiers, ont accusé également les ONG.