Les délégués de l'AGEA ont soulevé plusieurs contraintes. Ils ont évoqué, entre autres, la question des paiements des avenants, dont certains remontent à six ans. L'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) a souhaité, hier, que les ressources financières supplémentaires mobilisées par le gouvernement pour la viabilisation des logements puissent être captées par les entreprises algériennes. Pour rappel, en application des orientations du président de la République, le Premier ministre avait annoncé, jeudi, la mobilisation immédiate de 33 milliards de dinars en autorisations de programmes supplémentaires ainsi que de 58 milliards de dinars en crédits de paiement dont la libération sera étalée. "C'est une bouée de sauvetage", affirme le président de l'AGEA, Mouloud Kheloufi. "Nous allons demander au ministre de l'Habitat d'octroyer ce programme aux entreprises algériennes", a-t-il ajouté, lors d'un point de presse à l'issue d'une assemblée générale extraordinaire organisée au siège de l'association patronale. Le secteur du BTPH, plus que tout autre, a subi, de manière importante, les contraintes sur la commande publique induites par le resserrement des dépenses publiques. Des centaines d'entreprises de ce secteur, essentiellement des PME, sont mises à mal. Selon le président de l'AGEA près de 1 000 entreprises du secteur du BTPH ont cessé leur activité. Celles qui activent ont réduit leurs effectifs. D'autres secteurs, notamment celui des matériaux de construction, ont été impactés négativement par la crise. M. Kheloufi estime essentiel d'accorder une plus grande attention à ce secteur, pour sauvegarder et valoriser son potentiel de réalisation en prenant des mesures d'octroi de plans de charge. Le président de l'AGEA a relevé que 80% des situations des travaux liés à l'exécution des marchés publics ont été régularisées. Entre 15 à 20% des entreprises n'ont pas, encore, recouvré leurs créances. "La semaine prochaine, nous allons sensibiliser les ministères et les directeurs de wilaya pour que les entrepreneurs qui n'ont pas été payés puissent recouvrer leurs créances", a indiqué M. Kheloufi. Les délégués de l'AGEA ont soulevé plusieurs contraintes. Ils ont évoqué, entre autres, la question des paiements des avenants, dont certains remontent à six ans. Des entrepreneurs sont contraints de solliciter la justice pour recouvrer leur dû. D'autres entrepreneurs ont parlé de favoritisme dans l'octroi de marchés. Ils ont également relevé des problèmes avec le ministère des Finances, la Casnos et la Cacobatph. Pour rappel, l'ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait demandé au ministre des Finances et à celui du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale d'instruire les organismes concernés à l'effet de reporter les échéances de paiement des impôts et taxes dus par l'entreprise à l'administration fiscale et des dettes au titre des cotisations sociales, et ce, en faveur des entreprises liées par des contrats conclus avec des institutions, organismes et établissements publics, en attente du recouvrement des situations de travaux accomplis. Mais sur le terrain, dans certaines wilayas, ces mesures, semble-t-il, ne sont pas appliquées. C'est le cas aussi du principe de préférence nationale. M. R.