Il est reproché aux responsables de l'Opgi l'utilisation de formulaires non conformes et l'attribution de logements sans respect des procédures réglementaires. Deux agents contractuels de l'Opgi de Blida, Graini Rached-Rahim et Seddiki Khaled, affectés au service régie de l'unité de Beni-Mered, accusent leur responsable de mauvaise gestion, notamment l'utilisation de formulaires non conformes et l'attribution de logements sans respect des procédures réglementaires. Munis de documents à charge, les deux agents expliquent que plusieurs logements prélevés sur un ensemble de près de 350 logements “ont été détournés par ce responsable, couvert par la direction générale”. M. Graini déclare avoir refusé de céder devant les pressions de son chef qui lui ordonnait de commettre le faux, particulièrement en cette journée du 24 avril 2005 où des instructions lui ont été signifiées pour régulariser une quittance de loyer non réglementaire. De même qu'il dénonce le cas d'une bénéficiaire (N. S.) qui ne remplit pas les critères lui donnant droit à cet avantage. “La dame en question n'est autre que l'épouse du beau-frère du DG.” Suite au refus d'obtempérer, les deux agents ont été suspendus de leurs fonctions, non sans avoir été, selon eux, “rappelés” à la sagesse par leur responsable qui leur aurait proposé un F3 chacun. Notre déplacement à l'Opgi de Blida nous a permis d'avoir une autre version. Le DG étant absent, nous sommes reçus par Sidi Maâmar (DAG), M. Aïssaoui (conseiller juridique du DG) et M. Mourad Saïd, chef d'unité Opgi de Beni Mered. La version des cadres de l'OPGI Tour à tour, les trois cadres de l'office expliquent que les agents en question se sont immiscés dans des considérations qui sortent du cadre de leurs attributions. “Ce sont des agents d'exécution dont le rôle et la fonction se limitent à appliquer les instructions qui leur sont transmises par la hiérarchie. De quel droit peuvent-ils remettre en cause une pièce officielle signée par le wali ? Ils ne reçoivent que la pièce comptable interne. Les autres documents restent au niveau du siège. Seuls le DG et le chef d'unité sont justiciables”, disent-ils. Le chef d'unité nie en bloc les faits qui lui sont reprochés par les deux agents. Ils fait savoir qu'il a toujours agi avec eux comme un parent, sachant qu'il connaît très bien leurs familles. Quant à la proposition malhonnête, il confie que ces deux agents ont agi par manque d'expérience. “Contrairement à leurs déclarations, ce sont eux qui ont voulu me faire chanter en me demandant un F3 à chacun d'eux, sinon ils quitteraient leur poste. Pour moi, ils sont victimes d'une manipulation, à moins que ce ne soit leur fonction qui leur ait donné des dents longues.” Pour le conseiller juridique, ces agents ont commis une faute grave au regard de la loi, en prenant avec eux les documents de la régie pour en faire des photocopies. “Il a fallu notre intervention pour que ce service reprenne normalement. Ils ont paralysé complètement le service durant une matinée. Dans quel but ont-ils agi ainsi ? Pour l'administration, c'est de l'inconscience. S'ils parlent d'irrégularités, qu'ils avancent les preuves irréfutables”, souligne-t-il. Le DAG, Sidi Maâmar, fait noter que ces agents se sont distingués par des fautes professionnelles, à savoir une tenue désordonnée des fiches locataires, des quittances non portées sur les fiches locataires, double encaissement, surcharge en écriture, différence entre le montant en chiffres et en lettres, différence entre la quittance originale et la souche et encaissement de loyer inférieur au loyer réel. Les deux agents sont suspendus de leurs fonctions mais leurs contrats respectifs ne sont pas résiliés, nous dit-on. Notons que Seddiki Khaled a déposé plainte devant le procureur de la République contre le chef d'unité, le responsable de la maintenance et le conseiller juridique pour falsification de documents et détournement de deniers publics. Mauvaise gestion ou manipulation ? Seule la justice tranchera. A. F.