"Il y a un dispositif et nous regrettons que ce dernier n'a pas été utilisé pour qu'on puisse en parler",a souligné l'ambassadeur de l'UE à Alger. L'ambassadeur de l'Union européenne à Alger a emboîté le pas, hier, à la commissaire européenne au commerce au sujet du système mis en place en Algérie pour les importations. "Il existe un accord qui lie l'Union européenne à l'Algérie qui prévoit non seulement une zone de libre-échange, donc une circulation des biens sans entraves, mais également une clause de sauvegarde dans le cas où l'un des partenaires rencontrerait des difficultés", a déclaré, hier, John O'Rourke, comme pour emboîter le pas à sa responsable hiérarchique qui a tenu le même discours la semaine dernière. La commissaire européenne au commerce, Cecilia Malmström, avait déclaré, à l'occasion, que "les mesures prises par l'Algérie ne sont pas conformes à l'accord d'association signé avec l'Union européenne". John O'Rourke ira, quant à lui, dans le détail quant à cette "réserve" nourrie, par ailleurs, par les Espagnols et les Italiens qui se sont carrément plaints de ces restrictions. John O'Rourke poursuivra : "Il y a un dispositif et nous regrettons que ce dernier n'ait pas été utilisé pour qu'on puisse en parler." Sur les questions commerciales, il a estimé qu'"il ne faut pas se focaliser sur la liste des produits interdits à l'importation comme si notre seul intérêt était celui de vendre des produits. Nous voulons voir une Algérie qui se développe de manière saine et qui sera un partenaire, évidemment, commercial, mais aussi pour les investissements". Interpellé sur cette question en marge du séminaire, il expliquera : "Toutes ces questions sont à élaborer d'une manière sereine. Il est important de discuter et de voir, effectivement, si l'Algérie a besoin d'avoir une période de recul pour protéger ses industries naissantes, et dans quelle mesure, certaines de ces interdictions ne sont pas en train de nuire au développement de l'économie." Et tout en avançant le montant de 40 millions d'euros en guise de budget annuel pour financer les différents programmes de coopération, John O'Rourke a précisé : "Nos relations avec l'Algérie sont très profondes et nous nous en félicitons. Nous sommes là justement pour apporter notre soutien dans les secteurs de la gouvernance, de la diversification de l'économie, de l'énergie, du développement des énergies durables, de l'utilisation plus rationnelle de l'énergie, du contre-terrorisme et de la sécurité et des questions migratoires..." Sur ce dernier chapitre, le chef de la délégation de l'UE à Alger a fait savoir que "l'Algérie ne présente pas de demande de financement dans ce sens" tout en confirmant, bel et bien, l'existence d'une coopération. "L'Algérie qui, peut-être, était, à une certaine époque, un pays de transit devient aujourd'hui un pays de destination. Nous avons alors envisagé ensemble un monde où les gens bougent pour des raisons sécuritaires et économiques, ainsi que la façon de satisfaire leurs besoins en accordant la priorité à la personne humaine, car on ne prend pas la route pour le plaisir, mais souvent parce que cela est motivé par une grande souffrance." Nabila Saidoun