Les start-up ou les jeunes entreprises qui poussent, particulièrement celles créées pour lancer des services bancaires et financiers innovants, ont été au cœur du débat, animé, hier et avant-hier, au Centre universitaire de la wilaya de Tamanrasset. À l'occasion de la 1re édition du Séminaire national sur la relation des strat-up et les technologies financières, organisée par l'Institut des sciences économiques, de commerce et des sciences de gestion, les intervenants ont ainsi mis en relief l'importance de ce créneau qui est en pleine croissance et qui commence sérieusement à faire trembler les mastodontes de la finance dans nombre de pays. Ce n'est pas le cas de l'Algérie qui demeure vraisemblablement hostile à tout changement lié à l'évolution technologique, soulignent-ils. Dr Abderrahim Ouahiba, présidente du séminaire, a tenu d'emblée à expliquer la nécessité de revoir cette politique à sens unique en consacrant plus d'études et de recherches à cette nouvelle forme d'innovation qui s'est largement propagée grâce à la généralisation des technologies mobiles, particulièrement dans le domaine des services financiers et les segments relatifs aux moyens de paiement, aux crédits et à l'épargne. L'oratrice a axé sur les start-up rentables qui pourraient construire des business modèles en apportant de la valeur à des clients avec des produits ou des services que personne n'a jamais fait auparavant. Ce qui montre le potentiel de croissance et le fonctionnement optimal de ces entreprises qui ont, avec l'introduction en Bourse classique des entreprises faisant appel à des capitaux extérieurs, envahi le marché financier avec des monnaies virtuelles. Les start-up de la blockchain et du Bictoin compte tenu de la réputation dont elles jouissent ont été ainsi évoquées par les conférenciers. En s'appuyant sur la loi de finances 2018 interdisant formellement toute transaction avec ces prestataires de services financiers, les intervenants, qui se sont partagé la tribune de la grande salle de conférences du CU, ont été unanimes à mettre en garde contre ces activités illégales favorisant la fraude fiscale et le trafic. Pour sa part, Abdelbasset Azzaoui, spécialiste en économétrie et chercheur au Centre universitaire de Tamanrasset, a plaidé pour le développement d'outils et de nouveaux mécanismes susceptibles de recadrer les start-up des services financiers en Algérie, dont le nombre demeure encore dérisoire, selon les voix officielles. M. Azzaoui a également évoqué les mesures devant être prises pour réguler ce marché florissant à l'ère du digital et du tout-numérique, et ce, en abrogeant certaines lois qui constituent un véritable frein à l'innovation. RABAH KARECHE