"En juin, nous organisons une journée pour présenter le plan de développement de Sonatrach 2018-2022 et on invitera toutes les entreprises publiques et privées. Nous irons dans le détail pour voir les capacités de réalisation qui existent en Algérie car nous avons cette responsabilité d'être la locomotive du pays et il faut que le taux d'intégration de ce plan de charge et de développement soit de 40%." C'est en ces termes que s'est exprimé le P-DG de Sonatrach, Ould Kaddour, en marge de la signature de plusieurs accords de partenariat avec le géant pétrolier italien ENI et l'Agence spatiale algérienne (Asal). Ces propos du patron de la compagnie nationale interviennent dans un contexte économique très particulier qui ne cesse d'être mis en avant depuis le lancement des 11es JST de Sonatrach devant se clôturer demain au Centre des conventions d'Oran. Ayant l'obligation de se développer, de se moderniser et de changer de stratégie avec la mise en valeur de nouveaux mix énergétiques, le groupe Sonatrach doit, en plus, jouer ce rôle de développeur de croissance et de modernisation de l'outil de production dans notre pays en amont et en aval des hydrocarbures. D'ailleurs, Ould Kaddour précisera qu'il était impératif d'atteindre ce taux d'intégration. "On compte sur tout le monde, certes, on peut aller chercher à l'étranger en dollars, mais il faut développer le savoir-faire local." Plus loin, il trouvera des difficultés à indiquer quel était le taux d'intégration des plans de charge jusqu'ici. "Cela peut atteindre 10 ou 20%, mais si vous voyez les gros équipements que nous devons importer, vous comprendrez que nous sommes encore très dépendants de l'étranger." L'orateur avouera que si les 40% d'intégration devaient être atteints, "ce sera vraiment extraordinaire ; une très bonne étape intermédiaire, mais qui est fondamentale et par laquelle nous devons passer, sinon, nous serons toujours dépendants pour les équipements", se donnant le délai de 5 à 10 ans pour arriver à cette intégration. Par ailleurs, Sonatrach a signé un accord avec ENI portant notamment sur la réalisation d'un gazoduc reliant deux sites de production dans le Sud algérien. Interrogé sur l'intérêt de ce projet, le P-DG de Sonatrach expliquera que le contrat est important pour le développement de la stratégie de Sonatrach et pour l'activité dans le pétrole et le gaz. "Cela nous permettra d'augmenter nos capacités de production de gaz. Nous avons actuellement les moyens de produire 7 millions de m3/J, mais nous n'avons pas les moyens de les transférer vers une usine", expliquera-t-il. Mais ce pipe est d'autant plus important qu'Ould Kaddour dira clairement que "nous n'arrivons pas à acheter les 150 km de pipe. Et si on avait les moyens de les acheter, on pourrait transférer les 7 millions de mètres cubes. C'est là un obstacle dans le fonctionnement de Sonatrach que nous devons lever". Quant à la convention avec l'Asal, il s'agit d'utiliser la technologie spatiale pour la géolocalisation, la cartographie des sites de Sonatrach et leur sécurisation. D. LOUKIL