"Ce système en place est le seul vrai danger pour le pays, parce que c'est lui qui ouvre la porte au danger extérieur et il n'organisera jamais des élections libres et démocratiques", a averti Louisa Hanoune. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a réitéré, hier, depuis Oran, sa proposition et son appel au président de la République pour aller, d'ici à 2019, à des élections pour une Assemblée constituante souveraine, et ce, devant des militants venus suivre son meeting à la salle omnisports de Mediouni. Une position qu'elle a pris soin de développer devant des journalistes, au terme de son discours de plus d'une heure alors qu'elle avait été justement critiquée pour cette initiative. Louisa Hanoune s'est justifiée en développant une lecture politique grave de la situation en interne et à l'international, évoquant la crise économique et sociale, la précarité grandissante ainsi que la déliquescence des institutions de l'Etat et d'une région explosive avec le terrorisme. "C'est précisément parce qu'il y a tout ces développements et une situation extrêmement dangereuse que nous militons pour une Assemblée constituante souveraine pour immuniser notre pays, renforcer le front interne non pas avec des slogans creux mais avec des décisions courageuses." Elle estimera que "c'est la solution pour sauver le pays du chaos de la dislocation, des ingérences étrangères alors que nous sommes dans une année charnière à un an de l'élection présidentielle". La SG du PT sera des plus critiques à l'endroit "du système" qu'elle évoque en ces termes. "Nous sommes convaincus et cela a été démontré que, depuis l'indépendance déjà et encore plus en 2017, ce système en place est le seul vrai danger pour le pays, parce que c'est lui qui ouvre la porte au danger extérieur et il n'organisera jamais des élections libres et démocratiques." Toujours sur ce même chapitre, l'oratrice précise qu'aller dans la situation actuelle à des élections présidentielles, c'est, tout simplement, aller "à l'aventure et exposer l'Algérie à des interventions étrangères" affirmant l'existence de "pressions, des chantages de la part des Américains, des Français et d'autres pour nous imposer un président à leur solde". La patronne du PT n'omettra pas de rappeler en 2013, la réaction des Américains qui avaient renforcé leurs bases militaires en Espagne et au sud de l'Italie avec "l'intention d'intervenir militairement en Algérie car ils s'attendaient à voir le chaos chez nous". Pour ce qui est du chef de l'Etat, Louisa Hanoune se dira convaincue qu'il répondra à la sollicitation du PT, allant souvent à le préserver des critiques qu'elle lance contre les actions du gouvernement, comme lorsqu'elle s'interroge de savoir si le chef de l'Etat a pris connaissance de la loi de finances. À propos des expulsions des migrants africains, elle dira que "nous sommes en désaccord total avec cette démarche qui consiste à renvoyer systématiquement des migrants, cela détruit notre identité en tant qu'Africains, parce que nous sommes d'abord Africains, notre appartenance est africaine". La SG du PT ira plus loin en expliquant que c'est là une grave régression dans l'histoire de la politique et des relations avec les pays amis africains. L'intervenante estimera encore que la situation financière et économique de l'Algérie, certes, peut-être difficile, n'est pas comparable à celle des pays africains dont sont issus les migrants pour lesquelsl'Algérie "est un pays stable, riche et nous appelons les autorités à revoir cette démarche". D. LOUKIL