L'efficacité des institutions passe par l'effectivité de la norme juridique dans le droit algérien.C'est parce que cette effectivité fait défaut que la citoyenneté demeure un slogan. L'auditorium du campus Aboudaou de l'université de Béjaïa a abrité, hier, un colloque national sur "La démocratie participative : un nouveau mode de gouvernance". Un thème d'actualité, qui intéresse aussi bien le citoyen que les acteurs de la société civile, ainsi que l'administration et les médias. Initiée par la Faculté de droit et des sciences politiques et le Laboratoire de recherche sur l'effectivité de la norme juridique (Larenj), la rencontre est organisée en collaboration avec la wilaya, l'APW et l'APC de Béjaïa. Si, dans leurs discours, le président de l'APW et le maire de Béjaïa ont appelé avec insistance à traduire dans les faits cette notion, le SG de la wilaya et wali par intérim a indiqué que la démocratie participative, l'une des revendications populaires, "a été consacrée par la Constitution" récemment révisée. Et que l'Etat s'engage, a-t-il ajouté, à transférer progressivement les prérogatives qui relèvent des services déconcentrés de l'Etat vers les assemblées locales élues. Et où l'élu local sera responsable devant les électeurs, et ce, conformément aux cadres et principes légaux et organisationnels consacrés dans "la Charte de la démocratie participative". S'il est vrai que la démocratie participative désigne l'ensemble des procédures, instruments et dispositifs, qui favorisent l'implication directe des citoyens dans la gestion des affaires publiques, du moins tel que souligné dans les textes, force est de constater que ces derniers ne sont pas appliqués, a, d'emblée, regretté le modérateur des travaux de la première partie du colloque, le Pr Kachar Abdelakder de l'université de Tizi Ouzou. "On a pourtant des textes de loi qui n'ont rien à envier à ceux qui existent ailleurs", a-t-il souligné. L'efficacité des institutions passe par l'effectivité de la norme juridique dans le droit algérien. C'est la raison pour laquelle le professeur a martelé que "l'Algérien est toujours en quête de sa citoyenneté". Le sujet, a expliqué avant lui le président du colloque, le Dr Aïssaoui Azeddine, est la citoyenneté active. Comment faire adhérer ou faire participer le citoyen aux décisions publiques ? Quels en sont les outils ? La consultation seulement ou la concertation ? Qu'en est-il alors, insistera-t-il, du référendum local, des pétitions et du droit à l'opposition ? C'est à toutes ces questions qu'il s'agira de répondre durant ce colloque, a-t-il souligné, avant d'appeler de ses vœux à ce que les Assemblées populaires s'ouvrent sur la société et d'appeler aussi à la réémergence des structures sociales ancestrales, tajmaât en l'occurrence. Il a expliqué, en outre, que la notion de démocratie participative retient que l'offre de participation s'adresse à des individus et des groupes sociaux sans statut ni mandat pour prendre part de façon conventionnelle aux processus décisionnels et qui n'ont d'ordinaire d'autres moyens de peser sur ces processus que le vote, le recours à la justice et la mobilisation collective. Et d'affirmer aussi que la notion de démocratie participative est voisine avec d'autres, auxquelles elle se substitue, et qui sont souvent utilisées invariablement : démocratie de proximité, démocratie directe, démocratie délibérative. M. Ouyougoute