Le marché de la téléphonie fixe et mobile a enregistré, pour l'année écoulée, un chiffre d'affaires de 429,4 milliards de dinars, contre 444,5 milliards de dinars réalisé en 2016, et des investissements qui ont chuté de 87 à 62 milliards de dinars. En procédant au bilan 2017 pour ce qui est du marché de la poste et des télécommunications, Mohamed Ahmed Nacer, président de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) a fait état d'une certaine tendance baissière en comparaison avec l'année qui l'a précédé. Ahmed Nacer ne manque pas d'évoquer une "saturation du marché", notamment sur le segment téléphonie tout en nuançant "cette décroissance" en la qualifiant de "stabilité". Il n'en demeure pas moins que le marché de la téléphonie (fixe et mobile) a registré en termes de chiffre d'affaires (CA) 429,4 milliards de dinars, contre 444,5 milliards de dinars réalisés en 2016, soit une diminution de 3,40%. Une baisse bien schématisée par l'indicateur Arpu pour les services mobiles (voix/SMS/Internet mobile) qui est passé de 652 DA/mois en 2016 à 603 DA/mois en 2017, soit une baisse de 7,50%. L'Arpu pour les services de téléphonie fixe (voix et Data), passe de 2 137 DA/mois en 2016 à 1 984 DA/mois en 2017, soit une baisse de 7,15%. Idem pour les investissements consentis par les opérateurs de téléphonie fixe et mobile au titre de l'exercice 2017 dont le montant s'élève à 62 milliards de dinars contre 87 milliards de dinars en 2016, soit une baisse de 29%. Un constat qui s'explique, entre autres, selon l'orateur par "l'acquisition en 2016 des licences 4G par les 3 opérateurs de téléphonie mobile, ainsi que par le volume important des investissements réalisés durant la même année, par les opérateurs de téléphonie mobile et aussi par la crise". Il précisera au passage que "pour la période allant de 2001 à 2017, le montant cumulé des investissements bruts réalisés par les opérateurs de téléphonie fixe et mobile s'élève à 1 235 milliards de dinars, soit environ 11 milliards USD". 50 millions d'abonnés, dont plus de 34 millions pour l'Internet La stabilité dont parle Ahmed Nacer réside, sans nul doute, dans le nombre du parc d'abonnés fixe-mobile qui s'est caractérisé en 2017 par une légère baisse passant de 49 999 874 abonnés en 2016 à 49 897 292 en 2017. Le parc de la téléphonie fixe a, pour sa part, reculé de -3% totalisant 4 051 627 abonnés contre 4 182 001 en 2016 et seulement 57,60% des ménages disposent d'une ligne fixe. Le parc de téléphonie mobile (GSM, 3G & 4G), quant à lui, connaît une stabilité, passant de 45 817 846 millions d'abonnés à fin 2016 à 45 845 665 millions en 2017 soit 0,06% d'évolution. "Cette tendance à la stabilité, à l'instar d'autres pays, s'explique par la saturation du marché de la téléphonie mobile. La télé-densité a connu une légère baisse, conséquence de la stabilité du parc global de la téléphonie mobile et de l'augmentation de la population", a indiqué l'ARPT. On note alors qu'aux 42,2 millions de populations enregistrés en 2017 (source ONS), correspond une téle-densité mobile de 109% contre 111% pour 41,3 millions d'Algériens en 2016. L'évolution du parc d'abonnés Internet (fixe et mobile) dénote l'intérêt que suscite le haut débit pour les usagers. En effet, le nombre a atteint 34,626 millions d'abonnés à fin décembre 2017, contre 28,552 millions en 2016, soit une progression de 6 076 775 abonnés. La comparaison entre le nombre d'abonnés de la téléphonie fixe filaire (3 130 090 abonnés) et le nombre d'abonnés ADSL (2 246 918), fait ressortir que 883 172 abonnés disposent d'une ligne fixe sans Internet ADSL. La proportion des ménages disposant d'un accès Internet à fin 2017 (45,04%) a enregistré une augmentation de 3,50% par rapport à 2016 (41,54%). Cela est dû essentiellement à l'augmentation du nombre d'abonnés à l'Internet ADSL et à la 4G LTE qui ont enregistré une même tendance d'évolution avec respectivement 163 804 et 143 576 nouveaux abonnés. Mobilis plus cher en terminaisons d'appels : l'ARPT explique Les tarifs d'interconnexion voix des opérateurs de réseau mobile pour l'exercice 2017-2018, validés par l'ARPT, sont de 0,95 DA HT/minute pour Ooredoo et Djezzy, et de 1,38 DA HT/minute pour Mobilis soit 45% plus cher que les deux autres opérateurs. En clair, lorsqu'un abonné d'Ooredoo et de Djezzy appelle un numéro Mobilis, les deux premiers opérateurs payent 1,38 DA/minute (en hors taxe). Inversement, lorsqu'un abonné Mobilis appelle vers Djezzy ou Ooredoo, l'opérateur mobile public verse 0,95 DA/minute (en hors taxe). Une asymétrie dans les tarifs alors que Mobilis est désormais en position dominante avec 40,06% des parts de marché (GSM, 3G et 4G), Djezzy compte 32,60% et Ooredoo 27,34%. On note, ainsi, 18 365 148 d'abonnés pour Mobilis, 14 947 870 pour Djezzy et 12 532 647 pour Ooredoo. À ce propos, le président explique : "Les tarifs n'ont rien à voir avec le nombre d'abonnés. Le coût des terminaisons d'appels n'a rien à voir avec le nombre d'abonnés et le coût d'interconnexions et de terminaisons d'appels peut, chaque année, être différent et dépendre du trafic et de l'investissement." Nabila SaIdoun