Résumé : Farida espère assister au festival de l'Assihar. Ses pensées bifurquèrent vers Mehdi. Ce poissonnier l'avait intriguée. Merouane la contacte, mais elle refuse de prendre son appel et s'empresse de rentrer chez elle, après avoir fait quelques courses afin d'éviter de cuisiner. Elle ne se sentait vraiment pas d'aplomb pour ce soir. Même si sa mère s'en chargeait la plupart du temps, Farida n'aimait pas trop compter sur elle, et souvent, lorsqu'elle rentrait assez tôt, elle l'empêchait de rôder autour des fourneaux. La vieille Rosa était, certes, assez robuste mais n'était plus de la prime jeunesse, et hormis lors de certaines occasions, ses filles lui conseillaient de se reposer au maximum. Farida dépose ses paquets sur la table de la cuisine. La maison est silencieuse et plongée dans le noir. Elle ouvre la porte du salon, mais, ne voyant personne, elle la referme et donne la lumière dans le couloir, avant de se diriger vers la chambre de ses parents. Elle entend alors nettement la voix de son père. Ce dernier discutait d'un sujet qui semblait assez sérieux et son épouse approuvait ses propositions. N'y tenant plus, Farida entrouvrit la porte de leur chambre, et plonge sa tête dans l'embrassure. -Bonsoir, je viens de rentrer. La vieille Rosa qui était allongée sur son lit relève sa tête. -Bonsoir ma fille. Farida regarde sa mère, puis son père. -On dirait que j'interromps une conversation assez sérieuse. De quoi parliez-vous donc ? Le vieil Omar toussote, puis relève les yeux vers elle. -Nous faisons quelques projets. Rien de spécial, mais nous discutions d'un sujet qui nous tient à cœur depuis des années. Sa curiosité poussée à fond, Farida s'avance vers son père et se laisse tomber sur le lit pour lui faire face. -Puis-je savoir quel est ce sujet qui vous préoccupe tant depuis des années ? -Oui, bien sûr. Il se retourne vers sa femme. -Ta mère te le dira. -Vas-y, dis-le lui toi-même, Omar, réplique cette dernière. Farida les regarde à tour de rôle. Que lui cachait-on donc ? Quelqu'un d'entre eux était-il malade ? Mais cela ne semblait pas être le cas. Elle se lève et s'apprête à quitter les lieux. -Je ne sais pas ce que vous manigancez tous les deux, mais j'estime qu'il est de mon devoir de demander de quoi il s'agit. -D'un vieux rêve, ma fille. C'était son père qui venait de parler. -Un vieux rêve. J'aimerais le connaître, ce rêve. Peut-être pourrais-je vous aider à le concrétiser ? -Oui... Je ne voulais pas t'en parler auparavant, parce que, justement, tu vas vouloir mettre la main à la pâte, alors que tu devrais plutôt penser à préparer ton mariage. -Maman ! cesse de brandir à tout bout de champ l'argument de mon mariage. Si c'est d'une somme d'argent qu'il s'agit pour vous aider à acquérir quelque chose, je ne vois pas les raisons de refuser. -Que Dieu te bénisse ma fille, mais j'ai quelques économies, que j'ai tenu à mettre de côté depuis des années, afin que nous puissions un jour prier dans les Lieux saints de l'islam. (À SUIVRE) Y. H.