Résumé : Merouane tente encore de joindre Farida, mais cette dernière refuse de répondre à ses appels. Elle repense à Mehdi. Ce poissonnier avait eu le pouvoir de rendre la vieille Rosa heureuse la semaine durant. Pourquoi repense-t-elle encore à lui ? Elle ramasse ses affaires et fourre quelques dossiers dans son cartable. Il était temps de rentrer. Elle avait encore le week-end devant elle pour fignoler sa mission. L'informaticien avait fait du bon travail en lui permettant d'utiliser des applications qu'il venait d'intégrer dans son ordinateur, afin qu'elle puisse emmagasiner ses informations et les exploiter au moment opportun. Il faisait nuit lorsqu'elle arrive enfin à son quartier. Quelques chats errants traversèrent l'aire de stationnement. Elle sourit à leur vue en se disant qu'ils devraient plutôt tourner autour de la poissonnerie du coin. À ce moment précis, une voix s'élève dans son dos. -Bonsoir, madame. Elle sursaute et se retourne vivement. -Bonsoir Mehdi. Vous m'avez fait peur. -Désolé ; je voulais juste vous saluer. -Merci. Je vous souhaite une bonne soirée. -Khalti Rosa m'a commandé du poisson pour demain. -Encore ! Je pensais qu'elle en avait assez pour toute la semaine. Il sourit. -Je ne me plains pas trop de ses commandes régulières en fruits de mer. Votre maman possède du savoir-vivre et doit être une cuisinière hors pair. -C'est le cas, mais je préfère que vous discutiez avec elle à ce sujet, moi, le poisson, ce n'est pas mon fort. -Dommage ! Je voulais justement vous proposer de vous ramener quelques pièces assez consistantes. Et avant cela je voulais avoir votre avis. -Eh bien vous m'en voyez ravie. Mais je ne suis pas aussi bonne cuisinière que ma mère, ni une friande de poisson non plus. Merci tout de même pour votre intention. Elle s'éloigne de quelques pas, puis se retourne. -Vous êtes un résident du quartier ? -Oui et non. -Comment cela ? Il soupire. -Mon père a acheté ce local au coin de la rue, que je gère depuis plusieurs années maintenant. Lorsque j'étais petit, j'aimais l'accompagner et je passais la plus grande partie de mes journées à voir débarquer des pêcheurs qui nous livraient leurs marchandises quotidiennement. Il soupire encore. -C'était la belle époque. Nous habitions alors non loin d'ici. -Et maintenant, vous habitez où ? -Depuis le décès de mon père, j'ai vendu la vieille maison où j'ai grandi pour habiter ailleurs. -Où çà ailleurs ? -Non loin du centre-ville. -Un quartier populaire ? Il hausse les épaules. -J'occupe un F3 au deuxième étage d'un immeuble de quatre paliers. Le quartier est plutôt calme. -Eh bien, je présume que vous avez bien investi côté logement. -Je ne m'en plains pas trop. (À SUIVRE) Y. H.