- Quatre terroristes ont déjà été éliminés, hier, au cours de l'intervention et onze militaires blessés - Le chef de la Ve Région militaire dirige les opérations contre le groupe terroriste, auteur du massacre d'avant-hier. Hier, 4 terroristes ayant pris part à l'embuscade, ont été abattus, alors que d'autres ont été blessés et leur cavale risque de prendre fin dans les prochaines heures. Toutefois, pas moins de 10 militaires ont été blessés lors de ces opérations toujours en cours. Ce chiffre vient se greffer à celui des militaires tués lors de l'attentat de dimanche et qui s'est alourdi. Selon un dernier bilan, 16 soldats de l'ANP ont été tués. Conformément aux témoignages recueillis, hier, sur les circonstances de cette tragédie, le convoi militaire, objet de l'embuscade, était en route pour ravitailler en eau potable et en vivres une caserne qui se trouve à quelques kilomètres seulement du lieu de drame. Le groupe armé, auteur de l'attentat, a placé deux bombes — à même l'asphalte — qui ont sauté au passage du convoi militaire. Les engins de transport des troupes et de ravitaillement ont été détruits. Des tirs nourris en direction des militaires prisonniers des feux ont achevé les rescapés du souffle des deux déflagrations. Les militaires pris au piège n'ont pas pu riposter. Le bilan est lourd, 16 morts et plus de 13 blessés. Les terroristes se sont immédiatement emparés des tenues militaires de leurs victimes après les avoir délestées de leurs armes, essentiellement des kalachnikov. Une fois leur forfait accompli, les terroristes, dont le nombre n'a pas été déterminé, se sont évaporés dans la nature bien que le terrain de cette opération soit réputé pour être une région désertique. Une donne qui laisse supposer qu'il s'agit d'éléments connaissant bien le site. Selon une source hospitalière, l'ensemble des victimes a été transféré directement vers la morgue de l'hôpital de Khenchela, ville distante à une soixantaine de kilomètres du lieu du massacre et de laquelle dépend administrativement la localité de Boudoukhane. Dans la journée d'hier, l'hôpital de Tébessa Alia-Salah était réquisitionné, et l'ensemble des médecins était sur place. Les portes de l'établissement sont restées durant la journée fermées devant les malades en prévision d'un probable transfert de nouvelles victimes vers cet hôpital. Les hélicoptères qui décollaient à partir de l'aéroport de Tébessa n'ont pas cessé jusqu'à une heure tardive de survoler le ciel de Tébessa, faisant la navette entre le lieu du drame et l'aéroport. L'escadre prenait part aux opérations d'assistance et aussi de ratissage déclenchées juste après le drame. Il s'agit d'une opération militaire de grande envergure dirigée par le haut commandement de la Ve Région militaire. Selon une source sécuritaire. Les lieux sont hermétiquement encerclés, et sur le terrain on s'attend à de nouvelles évolutions. Toujours, selon ces mêmes sources, confirmant des témoignages recueillis auprès des villageois, le groupe auteur de l'opération appartient au GSPC, dont un nombre important d'anciens compagnons de l'ex-chef de la région Est du GSPC Abderrazak El-Para (alias Amari Saïfi) actuellement entre les mains de la justice algérienne. Pour rappel, la région de Tébessa n'a pas connu depuis 2001 d'opération de cette ampleur. Le 7 juillet 2000, au lieu dit Doukane, 7 militaires ont trouvé la mort lors d'une opération similaire à celle de dimanche dernier alors qu'ils étaient sur le chemin du retour vers leur caserne. En avril 2001, pas moins de 30 éléments appartenant au corps des services de sécurité ont été assassinés par le groupe d'El-Para au lieu dit Ras El-Ach. Enfin, en octobre 2001, dans les monts de Bir El-Ater, 11 gardes communaux ont été assassinés par le même groupe du GSPC qui sévissait dans la région. à travers des indiscrétions recueillies du côté d'El Ma-Labiod et d'El Ogla, un nombre important de jeunes a rejoint les maquis terroristes, ces derniers temps, pour perpétrer des opérations de banditisme misant sur un éventuel relâchement des autorités, la veille de l'organisation du référendum de l'amnistie générale. Mais cela reste de pures spéculations car les manifestations du GSPC dans l'axe Batna-Biskra-Khenchela ont de tout temps été sanglantes. 41 militaires avaient été tués en 2001 à Theniet El- Abed. Mohamed B.