La maison de la culture Houari-Boumediene de Sétif a abrité, hier, un colloque national sur les essais nucléaires français en Algérie organisé par l'Association nationale du 8-Mai-1945 et auquel ont été conviés plusieurs chercheurs et spécialistes algériens. Les intervenants, qui se sont succédé sur la scène, ont tous indiqué que l'Algérie continuera à pâtir des effets dévastateurs des essais nucléaires français pendant plusieurs décennies encore. Le Pr Kamel Bouzid, cancérologue et président de la Société algérienne d'oncologie, a mis l'accent sur les effets des radiations ionisantes dues aux essais qui se sont déroulés du 13 février 1960 au 1er mai 1966, sur le site d'Aïn Akker, à Tamanrasset, où ont été effectués 13 essais nucléaires souterrains, sur les 17 réalisés dans le Sahara algérien dont Reggane et Adrar, sur la santé humaine. Le conférencier a aussi noté le profil épidémiologique différent dans le sud et le nord de l'Algérien dont les cancers, les handicaps et les malformations congénitales dues essentiellement aux conséquences des radiations ionisantes chez la femme enceinte de la région sud du pays, notamment. Le Pr Bouzid a aussi indiqué que la France doit procéder à des opérations de décontamination des sites des essais, à l'instar d'autres pays dont le Japon à Fukushima en 2011 et la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986 dans la centrale Lénine, située à l'époque en République socialiste soviétique d'Ukraine en URSS. Les intervenants ont tous été unanimes quant la nature du crime qui doit être classé comme crime contre l'humanité, et non comme crime de guerre, car les conséquences sur la santé sont énormes. Le 13 février 1960, la France coloniale a procédé à un essai nucléaire de grande ampleur dans la région de Reggane dans la wilaya d'Adrar. Pas moins de 42 000 Algériens ont trouvé la mort et des milliers d'autres ont été irradiés dans 17 essais nucléaires effectués par la France entre 1960 et 1966 lorsque des tirs n'ont pas été totalement confinés et ont causé des dégâts dont le préjudice est toujours payé par la population de la région. F. SENOUSSAOUI