C'est en l'absence de plus d'une centaine de ses membres, dont ceux du Hamas et d'autres factions, que le Conseil national palestinien tient ses travaux à Ramallah, sur fond de division. Mahmoud Abbas a prononcé, lundi, un discours de plus de deux heures, devant un Conseil national palestinien amputé de beaucoup de ses membres. Face à cette situation de division, le président de l'Autorité palestinienne a joué la carte de l'apaisement avec le Hamas en déclarant qu'il restait déterminé à mettre fin à la division. "Aucun pays qui se respecte n'acceptera deux autorités. S'ils (responsables du Hamas) veulent la réconciliation, soit nous sommes responsables et assumons l'entière responsabilité, soit ils sont responsables et ils en assument l'entière responsabilité. C'est soit une réconciliation complète, soit aucune", a-t-il lancé en direction des dirigeants du mouvement islamiste, qui contrôle encore la bande de Ghaza. Sur ce point de la réconciliation, Mahmoud Abbas a réaffirmé qu'il restait déterminé à mettre fin à la division avec le Hamas, malgré les récents évènements contre le Premier ministre Rami Al-Hamdallah et le chef de service de renseignements palestinien, Majed Faraj. Dans le même ordre d'idées, il a affirmé : "J'espère que ce Conseil national définira clairement notre stratégie future et une stratégie claire à propos du prochain conseil. Mais pour cela, il faut se réconcilier avec le Hamas. C'est ce qui nous permettra d'organiser des élections aussi bien à Ghaza qu'en Cisjordanie." La réponse du patron du Hamas, Ismaïl Haniyeh, n'a pas tardé. "La meilleure option est de reporter la tenue du Conseil national et de donner l'occasion de mener un dialogue national", a-t-il affirmé, tout en insistant sur le rôle patriotique d'unification sur la base des principaux nationaux. "Nous tenons à l'OLP comme une ouverture pour tous les Palestiniens", a également souligné Ismaïl Haniyeh, avant d'avertir que "si la direction de l'Autorité continue de ne pas prendre position de promouvoir l'unité nationale, elle se retrouvera dans une vallée et le peuple palestinien dans une autre". Il a notamment appelé à des élections présidentielle, législatives et à une Assemblée nationale immédiates. Il y a lieu de noter que le président Mahmoud Abbas a appelé le Conseil national palestinien, dont les travaux ont repris hier pour une durée de 3 jours encore, à adopter l'initiative qu'il a prise au Conseil de sécurité des Nations unies en février dernier. Il a notamment réitéré son rejet d'une médiation américaine en martelant : "Nous n'accepterons pas les Etats-Unis comme médiateur et n'accepterons rien de ce qu'ils offrent. Si les Etats-Unis veulent proposer un accord, alors ce devrait être une solution à deux Etats avec El-Qods comme capitale. Nous n'accepterons rien d'autre", a-t-il conclu. Merzak Tigrine