L'Organisation de coopération et de développement économiques souligne que notre pays “a certainement parcouru des étapes tangibles sur la voie de la stabilité économique”. Pour autant la diversification de l'économie algérienne est devenue une nécessité absolue. “Les résultats enregistrés par l'économie algérienne en 2003 et 2004, avec une croissance du PIB réel de 6,9%t et 5,4%, confirment les éléments structurels d'un diagnostic positif, et laissent présager une croissance soutenue en 2005 et 2006, d'environ 4,5%, Avec un taux d'endettement ramené à 24,7%, une reconstitution des réserves officielles leur conférant un niveau équivalent à près de 24 mois d'importations, une position budgétaire globale (y compris Fonds de régulation des recettes - FRR) toujours excédentaire et une inflation se situant dans des limites raisonnables, l'Algérie a certainement parcouru des étapes tangibles sur la voie de la stabilité économique”. C'est ce qui ressort d'une étude de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) tirée du rapport “Perspective économique en Afrique 2004/2005”, rendu public hier. L'économie algérienne, souligne le document, doit cependant ces résultats principalement aux performances du secteur des hydrocarbures (dans un contexte de prix mondiaux favorables) dont elle demeure largement dépendante au niveau de sa croissance, de sa position extérieure et surtout de sa position budgétaire. Cette dépendance, qui ne s'atténue pas au fil des ans, est aussi la conséquence d'une certaine lenteur en matière d'ajustement structurel de l'économie, explique-t-on. Comme en témoignent un secteur industriel manufacturier en perte de vitesse et des pans entiers de l'économie algérienne encore sous le contrôle d'entreprises publiques aux résultats peu convaincants, malgré les soutiens financiers qui leur sont accordés. L'industrie algérienne, relève le document de l'OCDE, est handicapée par un grand nombre d'entreprises publiques souvent inefficaces et peu rentables, dont la masse salariale dépasse le chiffre d'affaires. “L'industrie manufacturière a baissé de 50% en quinze ans, entraînant une désindustrialisation relative du pays”, lit-on dans le document. L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) affirme que “la stabilité du cadre macroéconomique, qui reste trop sensible à la volatilité des prix des hydrocarbures, est d'autant plus appréciable qu'elle a été préservée dans un contexte de relance par la demande à travers la mise en œuvre du PSRE, basé sur une augmentation substantielle de l'investissement public”. Finalement, souligne le rapport, la capacité des pouvoirs publics à intensifier le rythme des réformes structurelles, à opérer le rééquilibrage requis entre le secteur public et le secteur privé et à améliorer la flexibilité et la compétitivité du système productif déterminera la capacité de l'économie algérienne à profiter de son ouverture prononcée et à amener le niveau de vie de la population à un niveau auquel elle peut prétendre avec des taux d'investissement avoisinant les 30%. Dans le contexte d'un taux de chômage élevé, la diversification de l'économie algérienne est devenue une nécessité absolue, précise l'OCDE. Les faillites des banques ont engendré la perte de confiance des investisseurs “Indispensables à l'amélioration du climat des affaires, les réformes structurelles visent à réduire le rôle de l'Etat dans la distribution des biens et des services, mais aussi à renforcer la qualité des services bancaires et financiers, sans oublier l'efficacité du système judiciaire”, explique le rapport de l'OCDE. Ce faisant, regrette-t-on, “l'action de l'Etat continue d'être marquée par des lourdeurs administratives, d'importantes positions de rentes et une corruption endémique”. Aussi l'OCDE relève que le secteur informel algérien est très dynamique, y compris dans le secteur financier. Les pouvoirs publics, reconnaît-on, “demeurent conscients de la nécessité d'accélérer la réforme du système bancaire, pour lui donner la possibilité de jouer son rôle d'intermédiaire financier sur des bases saines”. L'objectif de la réforme consiste à dépasser le fossé qui s'est creusé entre les banques publiques et privées. Alors que les établissements publics sont grevés par un lourd héritage de créances douteuses et peu habitués à un environnement concurrentiel, les banques commerciales, elles, cherchent la rentabilité immédiate, avec des conséquences néfastes sur la solidité du système. Recapitalisées, les banques publi-ques ont vu leurs portefeuilles assainis, mais elles représentent encore environ 92,7% du total des actifs bancaires. De plus, les critères d'éligibilité des investisseurs en vue d'un financement bancaire sont devenus beaucoup trop stricts. Les faillites ont eu des répercussions négatives sur les autres banques et sur l'ensemble du secteur financier, essentiellement par la perte de confiance des épargnants et des investisseurs. Medgaz devrait fournir à l'Algérie environ 500 millions de dollars par an “Le plan de développement international de la Sonatrach en Chine, au Pérou, en Libye et en Jordanie nécessitait la vente d'une partie de son capital à des intérêts privés”, soutient l'OCDE. “Le projet a été rejeté en 2004, en raison des protestations du principal syndicat, l'UGTA (Union générale des travailleurs algériens), qui avait lancé en février 2003 une grève de 48 heures suivie à 98% au niveau national. Au printemps 2005, le projet paraissait avoir plus de chances d'aboutir, avec l'entente du syndicat sur une vente de 20% du capital de l'entreprise cantonnée aux seuls intérêts nationaux (aux ouvriers, au public par le biais du marché boursier et aux investisseurs institutionnels)”, révèle le document. Sonatrach, souligne le rapport, a investi 3,9 milliards de dollars en 2004 et envisage d' investir 5,1 milliards de dollars en 2005 pour le développement de gisements gaziers, le forage de 65 puits et l'exploration en Afrique et en Amérique latine. En juillet 2005, Sonatrach devrait lancer le gazoduc transméditerranéen Medgaz, long de 747 kilomètres, entre l'Algérie et l'Espagne. Son débit potentiel, de 8 à 10 milliards de m3 par an, devrait fournir à l'Algérie environ 500 millions de dollars par an à partir de 2007. M. R.