Réunis au sein du Syndicat algérien des éditeurs de presse électronique (Saepe), les éditeurs de presse sur Internet ne comptent pas rester les bras croisés devant "la non-reconnaissance" de leur activité. Ainsi, lors d'une conférence de presse animée, hier, à Alger, les représentants des 35 médias électroniques ayant participé aux travaux préparatifs du syndicat appellent à l'application de la loi de 2012 sur l'information. "Nous sommes, certes, tolérés, mais nous ne sommes pas reconnus en tant que professionnels de la presse", regrettent-ils, ajoutant que "l'Etat doit prendre ses responsabilités". Ils estiment qu'avec la démocratisation de l'internet, notamment mobile, la plus-value qu'ils comptent apporter est ce contenu digital algérien. "Si l'Algérien ne trouve pas un contenu qui l'intéresse directement sur le Net, il va se rabattre sur un contenu étranger", ont-ils dit, dénonçant "un contexte fortement contraignant" pour développer ce contenu et assurer un service public via le web."Les autorités algériennes ont mieux à faire que de redouter ou de chercher à contenir une tendance planétaire à la digitalisation des échanges", soulignent les animateurs de la conférence, estimant que les médias électroniques qu'ils représentent "veulent être les promoteurs de cette industrie nouvelle des contenus digitaux". Pour ce faire, ils proposent un pacte stratégique d'avenir qu'ils résument à 5 éléments en appui à leur offre. Il s'agit de la nécessité d'entamer l'application de la loi numéro 12-05 du 12 janvier 2012 dans ses dispositions générales et celles relatives à la liberté d'exercice de l'information en ligne, de la nécessité d'impliquer les représentants du Syndicat des éditeurs de presse électronique (Saepe) dans la préparation des textes d'application de cette même loi, d'être associés à la commission de la carte de presse nationale, de la levée sans délai de l'embargo de la presse publique et institutionnelle sur la presse en ligne et d'instituer un fonds pour le développement des contenus numériques algériens. Ce plaidoyer du Saepe est accompagné par une série de dénonciation des pressions exercées sur les journalistes activant dans ces boîtes. Les conférenciers ont informé que "les juges considèrent nos journalistes comme de simples blogueurs et non pas comme des journalistes dont la loi dépénalise l'acte de presse". Ils ont souligné que deux journalistes ont été condamnés à des peine de 2 à 12 mois de prison avec sursis pour avoir écrit des articles sur des sites, pourtant connus et suivis. Ils ont, par ailleurs, informé que la tenue d'une assemblée générale du syndicat a été soumise, illégalement, à une demande d'autorisation, suite à une interdiction de sa tenue formulée par les services de sécurité tout récemment. M. M.