Le tribunal d'Es-Seddikia a rendu, tard dans la soirée de lundi dernier, son verdict dans l'affaire du procès du directeur des transports de la wilaya d'Oran, du secrétaire général du Syndicat national des transporteurs (SNTT) et de leur complice, un transporteur privé. À l'issue des plaidoiries de la défense, les trois mis en cause ont été condamnés à deux années d'emprisonnement ferme et à 10 000 dinars d'amende chacun. Accusés de corruption, les trois inculpés, répondaient, depuis lundi passé, des plaintes retenues contre eux. 31 transporteurs privés avaient dénoncé les pratiques du directeur et de ses deux complices dans une affaire de corruption et de trafic d'influence, rappelle-t-on. Interrogés par les services de la Gendarmerie nationale, les mis en cause seront déférés, après 72 heures de garde à vue, devant le tribunal d'Es-Seddikia qui a prononcé leur condamnation pour les chefs d'inculpation précités. Le procès, qui s'est achevé aux environs de minuit, a dévoilé les tenants et les aboutissants d'une scabreuse affaire aux relents de corruption et de trafic d'influence. Les interrogations de la partie civile étaient ciblées, malmenant les inculpés qui ont récusé toutes les accusations retenues contre eux. De bout en bout du procès, les plaignants, très nombreux, n'ont eu aucune peine à identifier les responsables à l'origine de “leurs peines”. Des dossiers d'agrément de ligne pour les bus de transport en passant par l'hypothétique autorisation de transport de marchandises, les affaires se brassaient à coups de millions au détriment de la loi. Des citoyens ont été arnaqués alors qu'ils prétendaient bénéficier d'une autorisation d'exploitation d'une ligne. À Oran, les rumeurs susurrées sur les pratiques illégales des mis en cause se sont avérées, même si les services compétents ont pris tout leur temps pour mener à bien cette affaire... Le procureur de la République, qui avait requis trois ans d'emprisonnement ferme, n'a pas été tendre avec le directeur des transports auquel il a amèrement reproché son manque de tact et sa malhonnêteté. Dans toute cette affaire qui a mal tourné, un transporteur privé, partie plaignante au début de l'enquête, a été lui également condamné à une peine d'emprisonnement de deux ans. Il reprochait à ses complices leur malhonnêteté dans le partage du gâteau. C'est tristement l'histoire de l'arroseur arrosé. Mais sans eau, pour cette fois-ci. B. ghrissi