La capitale de l'Ouest risque de connaître une paralysie durant trois jours. C'est du moins ce que promet le Syndicat national des transports et des transporteurs (Sntt) qui a déposé un préavis de grève de 3 jours, les 4, 5 et 6 juin. Tout a commencé le 14 mai quand, à l'issue d'une réunion, le bureau national avait adopté une plate-forme de revendications adressée, du ministère des Transports, quelques jours plus tard. Cette plate-forme était assortie d'un préavis de grève. Parmi les points contenus dans le document, il y a lieu de relever certaines aberrations puisque le Sntt parle de faux arrêts, de gel d'injection de nouveaux bus dans certaines lignes et de révision de ce qu'il a appelé la politique répressive. Concernant les faux arrêts, les citoyens comme les services de contrôle ont constaté que l'anarchie règne dans le secteur. Plusieurs transporteurs faisant fi des règles de sécurité et du Code de la route s'arrêtent au moindre signe des piétons, ce qui a été la cause de plusieurs accidents, tout comme il réclame plus de permissivité à l'égard des contrevenants. Evoquant ce qu'il a appelé la politique répressive, le Sntt a cité le chiffre de 3082 transporteurs traduits devant la commission de sanctions en 3 mois. Ce chiffre montre avec quelle légèreté des individus exercent le métier de transporteurs. Ce dernier réclame aussi la suppression de la TVA et de certaines taxes. La plate-forme de revendications avait suscité la réponse de la Direction des transports qui avait, pour ne pas rompre le dialogue, apporté des éléments de réponse à tous les points contenus dans le document. Mais ces réponses n'ont pas satisfait le Sntt qui a maintenu son mot d'ordre de grève. C'est ce qui a fait réagir les représentants de l'Ugcaa qui ont condamné le chantage du Sntt qui veut prendre en otage les voyageurs et la ville pour obtenir des concessions de la part des pouvoirs publics. Ce syndicat qui compte dans ses rangs des commerçants, des artisans et environ 600 chauffeurs de taxi, dénonce la plate-forme adressée au ministère des Transports par le Sntt. Pour le moment, il paraît utile de rappeler aux transporteurs que leur corporation a été «squattée» par des voyous qui dictent leur loi en imposant leurs règles. Ces derniers n'ont de respect ni pour le client, ni pour les lois du pays et encore moins pour la notion de service public qu'ils sont censés offrir à la communauté. Le chiffre de 3 082 transporteurs sanctionnés pour la seule wilaya d'Oran traduit amplement le marasme vécu par le secteur. La sortie sur la scène de l'Ugcaa a contraint le Sntt à revoir sa position et certains transporteurs affiliés à ce syndicat ont commencé même à sentir que la grève cache, en fait, de graves dissensions dans les rangs de ce syndicat et qui risquent de révéler de grands scandales à l'avenir. Toutefois, il y a lieu de souligner que le Sntt pourrait surseoir à sa grève car, fragilisé par des luttes intestines, il s'est retrouvé contraint de mettre un bémol à ses ruades.