Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire a, lors d'une rencontre tenue hier au siège de la wilaya de Sétif, avec des représentants des gardes communaux et des familles des victimes du devoir national, indiqué que l'Etat est toujours à leurs côtés et qu'il honorera ses engagements envers "ceux qui ont combattu le terrorisme durant la décennie noire", tout en leur assurant que toutes leurs revendications seront satisfaites. L'hôte de Sétif a aussi rappelé que 80% des revendications et préoccupations de cette frange de la société, à savoir les gardes communaux et les familles des victimes du terrorisme, ont été prises en charge par l'Etat et ont même bénéficié de logements sociaux. Par ailleurs, en marge de la rencontre, le représentant du gouvernement a offert, au nom de la wilaya de Sétif, 40 voyages aux Lieux saints de l'islam "omra" à des familles de victimes du devoir national et l'inscription de microcrédits et plus de 50 attestations d'accompagnement et de formation. M. Bedoui a, en marge de sa visite, déclaré que "le gouvernement, qui travaille dans le calme et la sérénité, veille au grain pour assurer, voire maintenir, la stabilité". Par ailleurs, la délégation conduite par les ministres Noureddine Bedoui, Abdelghani Zaâlane, Hocine Necib et le wali de Sétif, accompagnés de plus de 3 000 personnes, a, par la suite, suivi l'itinéraire — et à la même heure — emprunté, un certain mardi 8 mai 1945, par des milliers de personnes de la région, venues fêter la victoire des alliés et interpeller le colonisateur afin de tenir ses engagements. En effet, la délégation a marché depuis la mosquée Abi-Dher-El-Ghifari à la cité Langar, près du siège de la wilaya jusqu'à la stèle du premier martyr du 8 Mai 1945, le scout Saâl Bouzid, où une gerbe de fleurs a été déposée pour commémorer ce 73e anniversaire et immortaliser les massacres qui ne sont toujours pas reconnus par la France et dont l'Etat algérien ne reconnaît même pas le statut de martyrs aux victimes estimées à plus de 45 000 morts. La délégation s'est aussi rendue au cimetière Sidi-Saïd où sont enterrés les morts de Mai 1945. F. SENOUSSAOUI