Plusieurs organisations internationales et régionales souhaitent bénéficier de l'expérience acquise par la Ligue des oulémas, prêcheurs et Imams du Sahel, dans la prévention du radicalisme et l'extrémisme violent, a indiqué, hier, à Conakry son secrétaire général, Youcef Belmahdi. Dans une déclaration à l'APS en marge du 7e atelier régional de la Ligue, ouvert lundi à Conakry, M. Belmahdi a relevé l'intérêt manifesté par des organisations continentales et régionales à l'image de l'Union africaine et des Nations unies, qui souhaitent bénéficier du capital expérience acquis par la Ligue notamment en matière de contre-discours radical, de formation des imams et d'encadrement des écoles coraniques. L'expérience de la Ligue en matière de formation des femmes érudites et de mourchidate (guides), ainsi que des journalistes et hommes de médias, intéresse aussi ces instances régionales et internationales. Il a précisé que la Ligue travaillait déjà avec l'Union africaine à travers une étroite collaboration établie avec le Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (Caert). À cet effet, un atelier a été organisé en décembre 2017 à Alger, en collaboration avec le Caert, sur l'importance de l'éducation religieuse dans les écoles et la promotion de son enseignement. Cela permet de contrer les idées subversives et extrémistes étrangères aux sociétés du Sahel et musulmanes en général. Concernant l'évaluation du parcours de la Ligue, qui avait vu le jour en janvier 2013 à Alger, M. Belmahdi a estimé que faire un état des lieux, après quelques années seulement d'existence, d'un grand projet consistant à prôner la belle parole et le bel agir, était un "peu précoce". "Je ne prétends pas que la Ligue a atteint les objectifs assignés, mais je me contente de dire qu'au cours des années passées, la Ligue avait contribué à travers ses discours, prônant les vrais préceptes de l'islam, à faire repentir des personnes qui avaient pris les armes à tort, au nom de la religion", a-t-il confié. M. Belmahdi a fait savoir que l'expérience algérienne en matière de réconciliation nationale était, elle aussi, prisée par beaucoup de pays, notamment africains, qui connaissent des situations plus ou moins similaires à celle vécue par l'Algérie durant les années 1990. Il a, par ailleurs, annoncé que la Ligue des oulémas du Sahel s'attelait à élaborer un guide de bonnes pratiques, destiné aux imams et aux prêcheurs, précisant que ce document sera rendu public au cours de cette année. Pour rappel, le ministre d'Etat, ministre de la Sécurité et de la Protection civile de la République de Guinée, Abdoul Kabele Camara, avait sollicité la Ligue, lundi, premier jour des travaux de l'atelier, de contribuer à la formation des acteurs guinéens engagés dans la prévention du radicalisme et de l'extrémisme violent et à la maîtrise du contre-discours radical. "Nous avons besoin de moyens pour pouvoir prévenir l'extrémisme et le radicalisme violent et pour la lutte contre le terrorisme, notamment la formation", a-t-il fait savoir. Il a, d'autre part, souligné l'importance de coordonner les actions menées entre les pays de la région pour "barrer la route au radicalisme et aux interprétations erronées de l'islam, qui est une religion de paix et de tolérance". APS